Du haut de sa position du vice-président de la transition, le Colonel Assimi Goïta et ses affidés portent en parfaite symbiose pour exercer une pression colossale au sommet de l’État. Pas en termes du bon travail, mais en termes d’emprise sur les prérogatives du Chef de l’État.
Qui aurait pu imaginer qu’Assimi et ses affidés prendraient goût au vent froid de la climatisation des bureaux au point d’avoir une emprise, une volonté affichée de vouloir plus de prérogatives ? Surprise, c’est ce dont ils nous ont offert en chassant le président Ibrahim Boubacar Kéïta le 18 août 2020. Des militaires putschistes prenaient ainsi le contrôle des affaires de l’État en déclarant n’avoir aucune envie de s’accrocher au pouvoir. Ils ont été applaudis, ils ont été considérés comme des héros libérateurs d’un peuple meurtri par la majorité des Maliens. Hélas, qu’est-ce que l’on constate ?
Un vrai visage, une double face à quoi beaucoup de Maliens s’attendaient absolument en n’ayant surtout connaissance de l’histoire de l’après-coup d’État dans ce pays. La posture que prennent les choses inquiète énormément. C’est la canne blanche qu’Assimi Goïta et ses affidés prendraient, et qui, de toute évidence, est une pratique à l’aveuglette et sans détour pour arriver à ses fins. L’espoir était grand et permis pour ce nouveau vent qui soufflait en la direction du peuple sahélien d’Afrique quand ces militaires battaient les pavés de Kita à Bamako pour de multiples arrestations.
Les populations sortaient au bord des routes pour crier et applaudir l’acte qu’ils entreprenaient, en faisant des tirs de sommations, en donnant ainsi l’alerte du changement. Ce coup d’État, très franchement touchant, a ébranlé plusieurs affaires de l’État ; toutes les relations internationales ont été interrompues et soumises à coût de pression.
À cela s’ajoute, les incompréhensions entre le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) et le Mouvement du 05 juin–Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), deux acteurs majeurs ou sinon le jumeau des événements qui ont conduit à la chute du régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta. En célébrant ce coup d’État, à titre de rappel, le porte-parole du CNSP, le Colonel-Major Ismaël Wagué disait en ces termes que : « Nous avons parachevé ce que le M5 a commencé. »
Mais aujourd’hui, les choses tournent à la manière dont personne n’est étranger. Les putschistes occupent les postes stratégiques du pays à commencer par la présidence de la transition. À cela s’ajoute, le poste de vice-présidence de la transition crée et occupé par Assimi Goïta ; et par la même occasion, environné par ses affidés, ses fidèles compagnons qui l’obéissent sans détour ; avec des prérogatives de défense et de sécurité. La canne blanche d’Assimi? Ça ne durera pas longtemps, car les Maliens se réveillent mollement et connaitront dans un proche avenir les vraies intentions du vice-président et ses affidés.