Le 15 octobre dernier, la Section des Affaires judiciaires et pénitentiaires (SAJP) et la Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) du bureau de la MINUSMA à Kidal, ont pris part à la cérémonie de lancement d’un projet à impact rapide dénommé : « Installation d’un château d’eau connecté au robinet et réhabilitation du système sanitaire (blocs de latrines, fosses septiques) du centre de détention de Kidal ».
D’un montant de global de plus de 9,3 millions de FCFA (plus précisément 9 328 519 FCFA) financé par la MINUSMA, ce projet est mis en œuvre par l’ONG locale, Association pour la promotion des jeunes et le développement de la région de Kidal (APJDRK). Il vient répondre à un droit fondamental, celui de l’accès à une eau potable et à un environnement sain. En effet, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté, en juillet 2010, une résolution dans laquelle elle déclare que le droit à une eau potable, salubre et propre est un « droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’Homme ». À l’occasion de la publication du dernier rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, en mars 2019, l’ONU alertait ; plus de deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable et à l’assainissement.
Dans la région de Kidal, l’accès à l’eau potable a toujours été un problème pour les populations locales. Une situation qui s’est empirée depuis la crise de 2012, avec comme conséquence, une absence de l’Etat et de ses services techniques en charge de cette problématique dans certaines villes de la région. Le centre de détention de Kidal n’a pas échappé à cet état de fait, les travaux de rénovation ayant été interrompus par le conflit, laissant cet ouvrage dans un état de délabrement. Les infrastructures sanitaires (blocs de latrines et fosse septique) ne fonctionnent pas et il n’y a pas d’eau potable. Une situation qui aggrave les conditions.
Ismaghil AG ASSALECK, représentant de l’Autorité Intérimaire a salué cette initiative qui selon lui, « permettra de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des pensionnaires du centre de détention de Kidal ». Il a aussi exhorté tous les acteurs impliqués à veiller à une bonne mise en œuvre du projet.
Un avis partagé par David LANKOANDE de la section des Affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSMA à Kidal. M. LANKOANDE a rappelé que l’accès à l’eau et a l’assainissement « est un droit essentiel pour tous, y compris la personne détenue ». Il a également souligné que « les conditions de vies dans le milieu carcéral ne sont pas toujours hygiéniques. Sans eau, pas de vie, pas de santé ». À travers ce projet, a-t-il conclu, « nous espérons améliorer le cadre d’hygiène et d’assainissement au sein de la détention ».