L’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (AMLCDF), dans une lettre en date du 27 juillet, interpelle le ministre de la Sécurité et de la protection civile sur le fonctionnement mafieux de l’Ecole de la police avec entente entre des officiers supérieurs, une banque et une auto-école.
L’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (AMLCDF), conformément à ses missions, a adressé une correspondance au ministre de la Sécurité et de la protection civile en vue d’attirer son attention sur un réseau mafieux à la Police nationale. L’objet de ladite lettre portait sur le fonctionnement mafieux à l’École de Police avec entente entre officiers supérieurs, banque et auto-école.
‘’Monsieur le Ministre, nous sommes attristés de porter à votre connaissance une nouvelle qui ne laisse de nous effarer sur les dysfonctionnements administratifs dont sont victimes les élèves de l’École de Police. Nous avons obtenu des informations alarmantes dans lesquelles le nom du contrôleur général de Police, directeur de formation, Monsieur Mamby Sylla est cité comme un refrain. Tout un système aurait été mis en place, en 2018, pour obliger les élèves à domicilier leurs comptes bancaires à la BSIC et à s’inscrire dans l’auto-école du commandant de Police, officier de discipline au sein de l’École de Police, Monsieur Sory Sogodogo, ‘‘le guide’’, située à Tominkorobougou’’, indique la lettre dont nous avons reçu une copie.
Plus en détail, selon le document, avec cette combine bien rodée, un prélèvement mensuel de 10.000 francs CFA est effectué sur lesdits comptes bancaires à la BSI au profit de l’auto-école de l’officier de discipline pour une durée de 9 mois.
Pour le signataire de la lettre Moussa TOURE également président de l’AMLCDF, certains détails donnent le tournis lorsqu’on procède à une analyse comparative.
Il estime que dans l’armée le permis de conduire est gratuit. Pour preuve, il affirme que les élèves de l’EMIA ou de l’école de Banankoro sont envoyés à Kati au COURFRAD durant 15 jours pour y subir les épreuves de ce permis gratuit.
Toutefois, dénonce M. TOURE dans sa correspondance, pour les élèves policiers, ils paient 90 000 FCFA pour passer leur permis de conduire. En multipliant ce montant par 2 200, l’effectif de 2018, donne une somme de 198.000.000 de francs CFA. ‘’Ce montant ferait l’objet d’un partage entre le propriétaire de l’auto-école (le commandant de Police, Monsieur Sory Sogodogo), le directeur général de la Police (Inspecteur de police, Monsieur Moussa Ag Infahi), le directeur de la formation (Contrôleur général, Monsieur Mamby Sylla), son adjoint. De fait il s’agirait d’une chaîne dont les ramifications vont jusqu’au ministère de la Sécurité et de la protection civile’’, accuse-t-il.
Outre cette situation, il soupçonne les responsables militaires de surfacturation des sous-vêtements des recrues pendant la formation. Selon ses estimations, des habits vendus à 2.500 l’unité, sur marché, seraient cédés aux élèves à 30.000 FCFA par élève. ‘’La tenue de sport, un short complet qui est vendu au marché entre 1.500 à 2.000 francs CFA l’unité est surfacturé aux élèves à 15.000 francs CFA’’, détaille-t-il.
De ce fait, ces jeunes sont formatés à accepter l’injustice à leur passage à l’École de Police, commente-t-il. ‘’La formation terminée, une fois dans les rues de nos villes, ces anciennes victimes deviennent les bourreaux de nos populations. C’est incongru que l’école de police devienne l’école de la fabrique de l’injustice’’, fustige l’AMLCDF.
Au regard de la situation, le président Moussa TOURE, invite le ministre de la Sécurité et de la protection civile à ‘’gérer ces affreuses pratiques avec toute la rigueur de la loi. Notre société est à l’agonie à cause de l’injustice institutionnalisée au sein de nos forces de sécurité et au sein de notre magistrature. Les deux principaux régulateurs de la paix sociale’’.