Les premiers soldats de la force Takuba seront déployés avant fin 2020. C’est l’une des principales conclusions du sommet du G5 Sahel tenu le 30 juin 2020 à Nouakchott, en Mauritanie. Le renforcement des capacités militaires, le retour de l’Etat et des administrations dans les zones fragiles, la mobilisation des ressources pour le développement de l’espace G5 Sahel ont été, entre autres, d’autres points abordés par les dirigeants sahéliens et Emmanuel Macron de la France.
Pour les chefs d’Etat du G5 Sahel et de la France, le sommet de Nouakchott a permis de faire le point de la mise en œuvre de la Feuille de route convenue lors du sommet de Pau (France), tenu le 13 janvier 2020, et d’évaluer la situation au Sahel. Cette rencontre a été organisée dans un contexte international marqué notamment par la persistance des attaques terroristes au Sahel et la détérioration de la situation sécuritaire en Libye. Pour les dirigeants du G5, les risques sont réels sur la stabilité au Sahel et dans la sous-région. Une stabilité mise à rude épreuve par la pandémie de la COVID-19, dont l’impact économique et social se fait déjà cruellement sentir.
Après avoir examiné la mise en œuvre de la Feuille de route de Pau en lien avec l’évolution de la situation dans l’espace du G5 Sahel, les Chefs d’Etat du G5 Sahel ont plaidé pour un engagement militaire accru de la Communauté internationale dans la lutte globale contre le terrorisme au Sahel. Ils ont exprimé leur reconnaissance à l’égard de l’appui apporté par la France et les Etats-Unis, ainsi que celui de la Minusma au bénéfice de la Force conjointe du G5 Sahel. Ils ont aussi salué les perspectives de déploiement des premiers soldats de la Force Takuba à l’été 2020, d’une brigade de la Grande Bretagne en appui à la Minusma en 2020, et d’un contingent de 3.000 hommes de l’Union africaine.
Par la même occasion, les Chefs d’Etat ont apprécié la mise à disposition du Mali, du Burkina Faso et du Niger, d’un soutien en vue de participer à la sécurisation des trois frontières de la Zone Liptako.
Les Chefs d’État ont néanmoins noté la persistance d’un second front dans la zone du Lac Tchad au Niger et au Nigeria et un renforcement des capacités terroristes locales dans ces zones, remettant en cause les résultats obtenus lors de l’opération «Colère de Boma». Ils ont également noté l’extension de la menace terroriste en direction de la Côte d’Ivoire suite à l’attaque récente de la garnison ivoirienne de Kafolo (Korhogo), au nord ce pays. Ils sont tous unanimes que le renforcement des capacités militaires des Etats se poursuit et demeure crucial.
L’engagement et le rôle déterminant de l’Union européenne en matière de conseil, de formation, d’équipement et d’infrastructures ont beaucoup retenu l’attention des chefs d’État. Ces efforts sont valorisés et mis en cohérence dans le cadre du Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel (P3S).
Tout en saluant l’engagement et les apports des autres partenaires, notamment des Etats-Unis, les Chefs d’Etat ont insisté sur la nécessité de poursuivre et de renforcer l’appui en équipements des Forces de défense et de sécurité des États membres du G5 Sahel et de la Force conjointe.
Les Chefs d’Etat ont convenu que le prochain Sommet se tiendra courant 2021 dans un pays du G5 Sahel.