Malgré les pertes en hommes et en matériels qu’elles subissent sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme, les Forces armées et de sécurité maliennes sont de nouveau accusées de violation des droits de l’homme, à travers une présumée ‘’exécution extrajudiciaire de 101 personnes’’ révélée par la Division des droits de l’homme de la MINUSMA. Naïveté, manipulation ou une manière de saper le moral de nos troupes ? En tout cas, ces terroristes qui coupent tout sommeil aux populations du Sahel, se sont suffisamment illustrés par des stratégies malicieuses pour arriver à leur fin.
Les Forces de sécurité maliennes auraient commis 101 exécutions extrajudiciaires entre le 1er janvier et le 31 mars, a affirmé jeudi la Mission de l’ONU au Mali, la MINUSMA. En effet, la Division des droits de l’Homme de la Mission onusienne, dans une note trimestrielle, charge les FAMa d’une « multiplication des exécutions extrajudiciaires (101 victimes) ».
Aussi, détaille-t-elle la Mission, « 32 cas de disparitions forcées », « 32 cas de torture ou traitement cruel inhumain ou dégradant », ainsi que « 115 arrestations arbitraires », tous « imputables » aux forces de sécurité maliennes, ont été recensés par l’ONU. « Ces chiffres ont été documentés. Les noms, les circonstances ont été documentés », a déclaré à la presse Guillaume Ngefa, directeur de la Division des droits de l’Homme de la MINUSMA. Ces cas « font l’objet d’enquêtes par les autorités maliennes », révèle le rapport.
Cette accusation de la MINUSMA, qui connait mieux que quiconque la réalité du terrain pour être présente avec les Forces nationales sur le terrain dans certaines localités du Centre, est troublante pour le commun des Maliens. Peut-il en être autrement sur un terrain aussi hostile qui SE caractérise par la prolifération des groupes armés et milices communautaires ?
Le Mali est en guerre, mais pas une guerre conventionnelle, qui impose aux belligérants le respect du Droit international humanitaire (DIH). La règle de base de ce droit est axée sur la sacralité de la personne humaine. Or, les groupes terroristes, contre lesquels le pays est engagé, ont fait le serment de propager la haine au sein de nos communautés, imposer la force à ceux qui s’opposent à leur loi moyenâgeuse ; tuer sans vergogne pour choquer et traumatiser.
En tout cas, la création quotidienne et les changements de stratégie de l’ennemi qui cherche à dominer le terrain ne facilitent guère la mission aux FAMa. Pour de nombreux observateurs, cette accusation s’annonce comme une double insulte à nos forces dont la mission première est la protection des personnes et de leurs biens et aux formateurs européens qui dispensent plein de notions des droits de l’Homme à nos militaires, depuis 2013, avant d’être déployés sur le terrain.
En prêtant l’oreille aux témoignages de personnes ou de groupes dont la moralité est douteuse, et Dieu seul sait qu’il y en a, pour accuser les FAMa, la Division des droits de l’Homme de la MINUSA contribue à saper le moral des forces de sécurité engagées dans la traque des jihadistes.
Comme l’a dit le gouvernement nigérien dans un communiqué récent : « les éléments des FDS (Forces de défense et de sécurité) ont toujours fait montre de professionnalisme dans l’exercice de leurs missions en respectant les droits de l’Homme. Les troupes déployées dans toutes les zones d’opérations sont bien formées et sensibilisées sur les questions de droit international humanitaire ».
Dans son accusation de nos forces, l’ONU elle-même s’embourbe en reconnaissant les vraies raisons de ce qu’elle considère comme une violation des droits de l’Homme. « Les cycles de représailles de plus en plus fréquents entre les membres des communautés peules et dogons, dont les milices et groupes d’autodéfense sont responsables de 39 % des abus des droits de l’homme sur cette période, et la multiplication des attaques des groupes djihadistes au nord et au centre du pays, notamment du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) et de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Ces groupes, qui « constituent une sérieuse menace contre la paix au Mali », souligne la note, sont responsables de 17,22 % des abus documentés, parmi lesquels des meurtres, des actes de torture, des menaces et des attaques d’humanitaires.