Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni ce mardi 21 avril sur la menace de la crise alimentaire mondiale. Lors de cette réunion, la FAO et le PAM ont alerté sur une crise de faim. Dans certaines régions comme au Sahel, la situation est aggravée par le changement climatique, les conflits entre communautés, coronavirus…
Une nouvelle épreuve guette l’humanité dans un contexte de guerre contre le coronavirus. Il s’agit la pandémie de faim. Ce mardi, les responsables de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) ont alerté les Nations unies sur le risque d’une crise alimentaire sans précédentes depuis des décennies. Notre espace, le Sahel, sera parmi les zones les plus affectées si rien n’est entrepris d’urgence.
Ainsi, le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. QU DONGYU, a affirmé qu’au Sahel par exemple, plus de 12 millions de personnes ont connu une insécurité alimentaire aiguë l’an dernier. « Malheureusement, ces chiffres pourraient dépasser les 17 millions au cours de la prochaine période de soudure, et malgré les efforts déployés à grande échelle et soutenus par la communauté internationale, la paix reste fragile », a averti le responsable de la FAO.
S’appuyant sur des chiffres, il a indiqué que 821 millions de personnes dans le monde se couchent chaque soir le ventre vide ou souffrent d’une faim chronique.
Le nouveau Rapport mondial sur la crise alimentaire publié montre que 135 millions de personnes de plus sont confrontées à la famine. Le PAM lui-même estime qu’en raison du coronavirus, 130 millions d’autres personnes pourraient être poussées au bord de la famine d’ici à la fin de 2020. C’est donc un total de 265 millions d’individus de plus.
M. DAVID BEASLEY, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), a d’emblée déclaré qu’au moment où nous sommes confrontés à la pandémie de COVID 19, nous sommes également au bord d’une « pandémie de la faim ». Avant même que le coronavirus ne devienne un problème, a-t-il rappelé, l’année 2020 pourrait être celle de la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Parmi les raisons, le Directeur exécutif a cité les guerres en Syrie et au Yémen, la détérioration de la situation au Soudan du Sud, au Burkina Faso et dans la région du Sahel, les invasions acridiennes en Afrique, la fréquence des catastrophes naturelles et l’évolution des conditions météorologiques.
Le Directeur exécutif a rappelé que chaque jour, le PAM se porte au secours de près de 100 millions de personnes, contre 80 millions il y a quelques années à peine. Aujourd’hui, environ 30 millions de personnes dépendent littéralement de nous pour rester en vie, s’est-il alarmé. Si l’accès nous est interdit, ce sont 300 000 personnes qui pourraient mourir de faim chaque jour pendant trois mois, sans compter l’impact de la COVIDE-19 sur la sécurité alimentaire.
Dans le pire des cas, la famine pourrait toucher environ 60 pays, et dans 10 d’entre eux, plus d’un million de personnes sont déjà au bord de la famine. Dans de nombreuses régions, cette souffrance humaine est le prix du conflit.