La MINUSMA a animé ce 13 février 2020 son traditionnel point de presse au QG de la mission, à Sénou, sur la route de l’aéroport. Cette conférence de presse était animée par la porte-parole de la Mission, Olivier SALGADO.
Cette dernière session avait un invité Samba TALL, directeur de la section DDR de la MINUSMA a fait le point sur le processus. Cette rencontre avec les hommes de média a été l’occasion pour la MINUSA d’annoncer deux autres bataillons reconstitués qui doivent être redéployés à Gao et à Tombouctou, et il y a une autre compagnie qui sera à Ménaka au cours de ce mois de février.
Au cours de cette rencontre, le porte-parole a fait un tour d’horizon des activités réalisées par la mission au cours des deux dernières semaines. Dans son intervention, il ressort que la MINUSMA a lancé à Mopti depuis le 16 janvier 2020 une ligne téléphonique gratuite pour améliorer l’alerte rapide et les mécanismes de réponse précoces afin de renforcer les efforts de protection des civils. Cette ligne qui n’est pour l’instant opérationnelle qu’à Mopti. Le 7 février, un appel a informé d’une attaque en cours dans un village, ce qui a permis à la Force de s’y déployer rapidement et de lancer des survols de dissuasion dans la zone.
« Après l’évaluation de cette solution, elle pourra être appliquée à d’autres régions », a-t-il rassuré.
Par ailleurs, la Force de la MINUSMA conduit depuis le 10 février, l’opération Azalaï pour l’escorte du 1er bataillon reconstitué des FAMa vers Kidal. Pour Olivier SALGADO, ceci est une étape très importante dans l’accomplissement des dispositions sécuritaires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
À sa suite, le Directeur de la division, Désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR) et Réforme du secteur de la sécurité (SSR), Samba TALL, a fait le point de ce déploiement des unités reconstituées qui, de son avis, a été décidé par le Gouvernement de la République du Mali en accord avec toutes les parties signataires. Selon lui, la MINUSMA et les Nations unies soutiennent ce déploiement que ce soit aux plans politique, logistique et sécuritaire, que ce soit dans la réfection des camps, la fourniture de carburant et tout le reste.
Il a rappelé que le déploiement de cette unité a commencé le 10 février vers 14 h 30, de Gao vers Kidal. Il est en route et on pense qu’il arrivera à Kidal jeudi après-midi ou ce vendredi matin vu l’état de la route et la distance. « C’est une colonne conjointe MINUSMA et FAMa qui se déplace avec toutes les mesures de sécurité possible et aussi une sécurité aérienne jusqu’à Kidal », a-t-il fait savoir.
Depuis la signature de l’Accord de paix, a-t-il fait savoir, cette reconstitution et ce redéploiement de l’armée reconstituée ont fait l’objet de beaucoup d’études, de réunions et travail pour aboutir là où on est.
« Ce qui est en train d’être fait, présentement, c’est la fourniture de carburant pour tous les déplacements et toutes les patrouilles futures, ensuite un appui financier pour l’alimentation et les médicaments durant les premiers mois. Et ensuite, assurer l’entretien de tous les camps pendant ces trois mois », a-t-il dit.
Pour ce qui est des camps qui doivent recevoir ces unités, M. TALL a fait savoir qu’il y en a trois dont : un à Kidal, un à Tombouctou et un autre à Gao. En ce qui concerne les dispositions sécuritaires, elles ont été améliorées et ces camps sont dotés de miradors, de bunkers souterrains pour abriter les personnes en cas de tirs contre elles et aussi tout ce qui est périmètres de sécurité du camp avec des barbelés, des projecteurs et tout le nécessaire. « C’est un camp à 100% sécurisé qui va accueillir ce bataillon », a-t-il rassuré.
Après Kidal, il y a deux autres bataillons reconstitués qui doivent être redéployés à Gao et à Tombouctou et il y a une autre compagnie qui sera à Ménaka.
« C’est prévu dans le courant du mois de février », a-t-il précisé. Selon lui, l’Accord pour la paix prévoit que c’est pratiquement toute l’armée qui doit être reconstituée sur cette base.
« On en est qu’à la première phase. Cela va se faire progressivement dans les mois, peut-être les années qui viennent pour permettre de reconstituer toute cette armée et de la redéployer sur l’ensemble du territoire malien pour soutenir les fonctions régaliennes de l’État et pour protéger les populations maliennes », a-t-il dit.