Au Mali, Aliou Mahamane Touré, un chef jihadiste du nord du pays, condamné à dix ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », et libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers selon son avocat, a été arrêté à nouveau le 29 novembre par la force française Barkhane, dans le nord du pays.
Une patrouille de l’opération Barkhane, dans le nord du Mali, a interpellé le 29 novembre Aliou Mahamane Touré, commissaire islamique de la ville de Gao entre 2012 et 2013. Les forces de sécurité locales ont tout de suite été prévenues. L’homme, affaibli par la maladie, n’a opposé aucune résistance.
L’histoire d’Aliou Mahamane Touré commence en 2012 quand de nombreux groupes armés, notamment jihadistes, prennent le contrôle du nord du Mali. Pour obtenir la sympathie de la population locale, ils travaillent avec des autochtones. Aliou Mahamane Touré est ainsi nommé commissaire islamique de la ville de Gao.
Échange de prisonniers
C’est le chef. On le reconnaît à son véhicule, un pick-up, et surtout à son fouet. Après l’intervention militaire française, il devient un fugitif. Arrêté par l’armée malienne, il est jugé et condamné à dix ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État » notamment, en août 2018.
Quelques mois après, il se retrouve contre son gré en liberté. Son avocat, maître Maliki Ibrahim, réunit alors la presse pour protester. Selon lui, son client ainsi que seize autres jihadistes ou présumés tels, ont été libérés et reconduits dans le Nord pour permettre la libération d’un fonctionnaire et d’un journaliste malien, enlevés par les jihadistes.