Février, alors que le Festival « vivre ensemble Tombouctou » battait son plein, un véhicule piégé a explosé à l’entrée de la ville. Seule victime, le terroriste équipé d’un fusil AK47 a été retrouvé calciné au volant de son pick-up. Cette attaque en marge du festival n’est peut-être pas une coïncidence.
Ce rassemblement pacifique, qui en est déjà à sa 3ème édition, a pour but de favoriser le brassage culturel et d’unir les communautés pour un retour de la paix et la réconciliation nationale. Il s’érige contre les idéologies extrémistes des ennemis de la nation qui entretiennent un sentiment d’insécurité au sein de la population de notre région. Même si la cible de ce véhicule piégé reste inconnue, le kamikaze ne semblait pas viser les forces de sécurité comme c’est le cas d’habitude, mais très certainement la population. L’impact médiatique au travers de ce festival culturel aurait été idéal pour les djihadistes. Ce mode d’action, malheureusement très utilisé, porte la signature du groupe terroriste Al-Furqan, avec à sa tête l’un des émissaires de Yahia Abou el Hammam, Talha Al Libi, très connu pour s’en prendre régulièrement à la population.
Depuis des années, Talha mène des actions violentes contre les FAMa, la force Barkhane, la Minusma et surtout contre la population pour la réduire au silence. Il frappe aveuglément arabes, peuls, touaregs, songhaïs, bambaras, et tous ceux qui ne se soumettent pas à sa loi qui fait couler le sang d’innocents. Il n’hésite pas à menacer et exécuter ceux qui seraient soupçonnés de collaborer avec les forces de sécurité. Pion incontrôlable, connu pour son instabilité psychologique, il s’affranchit souvent des règles ordonnées par ses chefs. Cela explique sûrement cette tentative d’attentat isolé dont le résultat illustre son amateurisme flagrant. Le JNIM a revendiqué l’attaque du 11 février qui a été menée en représailles des récentes captures des hommes de main de Talha Al Libi par Barkhane dans la région de Tombouctou.
Cet attentat déjoué par la force Barkhane en dit long sur l’état de désorganisation au sein du groupe terroriste. Ce nouvel échec démontre que, même si les motivations de Talha Al Libi restent intactes, le djihadiste et son groupe sont bien aux abois. Eprouvé par les frappes récurrentes de Barkhane, Iyad Ag Ghali ne fait que constater une fois de plus les échecs des groupes qu’il ne semble plus vraiment contrôler. Les succès des forces de sécurité et de Barkhane ces derniers mois, témoignent de l’affaiblissement profond et inexorable du JNIM qui nous meurtrit et prophétisent l’espoir du vivre ensemble que nous chérissons et continuerons de chérir dans notre région.