Au moins quatre soldats burkinabè ont été tués lundi dans une attaque à Nassoumbou, dans le nord du Burkina. C’est la deuxième fois que cette position avancée de l’armée est la cible de groupes armés, dont les attaques visant les forces de sécurité sont de plus en plus fréquentes et meurtrières.
La province du Soum a, une nouvelle fois, été le théâtre d’une attaque visant les forces de sécurité burkinabè, tôt ce lundi matin. « Nassoumbou est tombée cette nuit. Des soldats sont dans la nature. Nous déplorons quatre morts dans nos rangs. Le camp a été incendié par les assaillants », a déclaré à Jeune Afrique un gradé de l’armée burkinabè qui a sollicité l’anonymat.
Selon notre source, le groupe d’individus qui a lancé une attaque contre le poste militaire de Nassoumbou, dans la province du Soum, à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne, n’a pour l’heure pas été identifié.
« Lourdement armés », les assaillants « sont arrivés sur plusieurs motos et véhicules, ont attaqué la position du détachement, à la roquette d’abord, suivi de tirs d’armes lourdes, avant de prendre la direction de Tem, près de Toussougou au Mali », précise une autre source militaire.
Les soldats tués appartenaient au groupement des forces anti-terroristes (GFAT) placé sous le commandement de la première région militaire, basé à Ouahigouya. « Nous avons appris que le bilan provisoire fait état de quatre tués. Nous n’avons pas encore d’hommes sur les lieux de l’attaque. Des renforts font actuellement mouvement vers la zone pour effectuer des opérations de ratissage », indique un officier.
Poste avancé plusieurs fois touché
C’est la deuxième attaque meurtrière contre le détachement militaire de Nassoumbou, longtemps considéré par l’armée burkinabè comme un poste avancé de guerre. En décembre, ce sont douze soldats qui avaient péri dans l’affrontement avec une quarantaine d’individus armés. Du matériel avait été détruit par les assaillants, qui s’étaient repliés vers la frontière malienne.
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L’attaque de Nassoumbou intervient au lendemain de la prise de fonction du nouveau ministre de la Défense, Chérif Sy et alors que l’armée burkinabè avait espéré avoir considérablement affaibli les capacités de nuisance des combattants affiliés au groupe du prédicateur radical Malam Ibrahim Dicko autour de Djibo, dans le nord du pays.
Dans la foulée, une baisse d’intensité des attaques avaient été notée dans le nord du pays, alors que dans le même temps un nouveau front à surgi à l’Est. Depuis février 2018, les attaques visant des civils, des membres des forces de sécurité et de défense ainsi que des symboles de l’État s’y sont multipliées. À chaque fois, le modus operandi est le même, et les cibles identiques : attaque contre des convois de l’armée au moyen d’engins explosifs improvisés et destructions de symboles de l’État – gendarmerie, postes forestiers, commissariats. Au cours des trois dernières années, les attaques de plus en fréquentes et meurtriers ont fait plus 300 victimes, selon des sources officielles burkinabè.