L’opposant, qui avait été arrêté en possession d’une forte somme d’argent en liquide, est poursuivi pour blanchiment de capitaux et intelligence avec une puissance étrangère.
Arrêté le 17 septembre à Kabaga, non loin de la frontière avec le Congo-Brazzaville, alors qu’il était en possession d’une forte somme d’argent en liquide (1,19 milliard de F CFA, soit plus de 1,5 million d’euros), l’opposant Guy Nzouba-Ndama attend encore son jugement. Le verdict devait être prononcé, ce 25 octobre, par le tribunal de première instance de Franceville.
Requalification des faits
Accusé de transport de marchandises prohibées et de contrebande, le président du parti Les Démocrates a toutefois vu le tribunal requalifier les faits avant de se déclarer incompétent. Désormais poursuivi pour blanchiment de capitaux, intelligence avec une puissance étrangère, association de malfaiteurs et tentative de corruption, il sera jugé par la Cour criminelle spéciale de Libreville.
L’ancien président de l’Assemblée nationale avait traversé la frontière dans la matinée du 17 septembre pour se rendre au Congo. Il était revenu dans la soirée, au même point de passage, avec de nombreux bagages, ce qui avait attiré l’attention des forces de l’ordre qui avaient procédé à son interpellation.
Cet ancien cacique du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), passé à l’opposition en 2016, réclame la restitution de la somme, qui, selon lui, est le fruit de la vente d’un bien immobilier à Pointe-Noire, au Congo, pour un montant de 1,3 milliard de F CFA.
Les autorités gabonaises, elles, soupçonnent plutôt un financement illicite destiné à soutenir sa candidature à la présidentielle, prévue en août 2023, face au président sortant Ali Bongo Ondimba, dont les relations avec son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, sont exécrables.