Maroc-Algérie : une mésentente au coût exorbitant

Maroc-Algérie : une mésentente au coût exorbitant

Une coopération économique entre le Maroc et l’Algérie ? Un sujet épineux, voire tabou, à en croire la stagnation de la situation et le mutisme de nombreux experts nord-africains sur la question. Quel est le coût d’opportunité de cette discorde tenace ? Analyse.

À la surprise générale, le président algérien a invité le roi du Maroc au sommet de la Ligue arabe, qui se tiendra les 1er et 2 novembre à Alger. Un geste fort pour ces pays voisins, très proches culturellement, mais que de nombreuses divergences politiques et économiques éloignent. Et si ces adversaires devenaient des partenaires commerciaux, que se passerait-il concrètement?

En 2020, selon OEC Monde, les exportations marocaines en Algérie s’élevaient à 134 millions d’euros. En 2021, selon la base de données des Nations unies sur le commerce international (Comtrade), elles sont passées à 115 millions d’euros.

l’Espagne et le Maroc échangent 30 fois plus que le Maroc et l’Algérie

Cet indicateur, porté par les ventes de fer et d’acier (22 millions d’euros), et qui représente uniquement 0,48 % des exportations totales du royaume chérifien, ne cesse de diminuer depuis 2010, avec une baisse annuelle moyenne de 4,11 %.

Potentielle augmentation d’un tiers des deux PIB

« Les relations économiques entre le Maroc et l’Algérie sont très faibles compte tenu des opportunités. Pour avoir une idée, l’Espagne et le Maroc échangent 30 fois plus que le Maroc et l’Algérie. Un rapport de la Banque mondiale indiquait d’ailleurs que si une réelle intégration entre les deux pays avait lieu, en dix ans, les PIB de l’Algérie et du Maroc augmenteraient respectivement de 35 % et 30 % », explique à Jeune Afrique Jean-Michel Huet, associé Afrique au sein du cabinet de conseil BearingPoint.