Mali: le Conseil de transition examine le projet de militarisation de la police

Mali: le Conseil de transition examine le projet de militarisation de la police

Au Mali, le projet de loi sur la militarisation de la police doit être examiné jeudi 20 octobre par le Conseil national de transition. Ce projet d’intégrer les forces de police – mais aussi la protection civile, donc les pompiers – à l’armée a été révélé à la surprise générale début octobre. Bamako veut permettre le déploiement des policiers dans les zones reprises par l’armée aux groupes jihadistes. Les syndicats de policiers attendent des précisions et dénoncent un texte « unilatéral ».

Quatre articles et douze lignes, soit un texte court, mais le changement est profond : le projet de loi stipule que « les fonctionnaires de police et de la protection civile sont régis par le statut général des militaires », et que « les modalités et conditions » de leur intégration dans l’armée feront l’objet d’une relecture des textes actuellement en vigueur.

Salaires, armement, formation, transposition des grades : les interrogations des policiers sont nombreuses. Dans un communiqué publié à la veille de l’examen du texte par le Conseil national de transition (CNT), qui fait office d’assemblée législative pour la période de transition, la Synergie des syndicats de la police nationale malienne déplore un projet « porté de manière unilatérale », « sans faire » l’objet « de discussion ».

Cette synergie, qui rassemble douze organisations, rappelle que « la Police est déjà présente sur les théâtres d’opérations » militaires, « sur l’ensemble du territoire national ».

Les syndicats de policiers assurent être prêts à « apporter [leur] pierre à la refondation de l’État », mais restent « dubitatifs sur beaucoup de zones d’ombre » de ce projet.

Les policiers vont toutefois perdre le droit de grève et de revendication. Les syndicats de policiers affirment pour conclure que « si cette militarisation émane du peuple, ce même peuple demandera la démilitarisation un jour, car la démocratie ne rime pas avec une police militarisée ».