Le médiateur de la Cédéao est arrivé ce mardi à Conakry. La visite de Thomas Boni Yayi intervient alors qu’une mission technique de l’organisation régionale est en Guinée depuis dimanche soir. La mission de la Cédéao doit rester jusqu’à la fin de la semaine pour discuter du chronogramme de la transition avec les autorités.
Les membres de la délégation ont rencontré le ministre des Affaires étrangères et le chef du gouvernement. Lors de ces premiers échanges, Bernard Goumou a assuré que son gouvernement n’était pas « figé sur la question de la durée ». Les autorités guinéennes ont opté pour trois ans en mai dernier, mais la Cédéao souhaite qu’elles revoient leur copie. Impossible pour l’organisation sous-régionale d’accepter un tel délai.
Pour faire passer son message la Cédéao veut désormais y mettre les formes, selon le politologue Kabinet Fofana. « La Cédéao fait en sorte de ne pas être taxée d’immobilisme ; elle vient donc discuter avec les autorités guinéennes des activités essentielles et non essentielles à une sortie de crise. »
La visite a lieu tout juste un mois après que des sanctions ciblées contre la junte et ses alliés ont été décidées par la Cédéao. « Cette approche de la Cédéao a commencé après les sanctions contre le Mali, poursuit Kabinet Fofana, (il s’agit) d’éviter les bras de fer, la survenance au moins en octobre de sanctions lourdes et ciblées contre les autorités de la transition en Guinée. »
En septembre, la Cédéao avait donné un mois aux autorités pour réduire la durée du régime d’exception, sous peine de subir de nouvelles mesures de rétorsion. La date butoir tombe ce samedi.