Le gouvernement a adopté, début octobre, un projet de loi consacrant la militarisation de la Police nationale et de la Protection civile. Alors que les autorités revendiquent une mesure permettant de mieux faire face à la situation sécuritaire, certains observateurs y voient un moyen de dissoudre les syndicats.
Près de trente ans après avoir été démilitarisé, le corps policier malien devrait de nouveau passer sous statut militaire, sans pour autant que les ministères de la Sécurité et celui de la Défense ne fusionnent. Le projet de loi, tiré des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR) a été adopté, le mercredi 5 octobre, en Conseil des ministres. Il doit désormais être voté au Conseil national de Transition (CNT), qui fait office d’organe législatif.
Un changement de statut justifié, selon le gouvernement, par les défis sécuritaires auxquels est confronté le Mali depuis 2012. « Cette militarisation permettra de déployer les deux unités [celle de la Police nationale et celle de la Protection civile] dans les zones reconquises par l’armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens et empêcher le retour des groupes terroristes, mais aussi de couvrir l’arrière des forces engagées au combat en vue de préserver les acquis et sécuriser l’administration et les populations », peut-on lire dans un communiqué officiel.