Le lieutenant-colonel Damiba a accepté de démissionner “afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves”, indiquent dans une déclaration les chefs religieux et communautaires.
Paul-Henri Damiba a cependant posé comme conditions “la garantie de la sécurité et de la non-poursuite” des militaires engagés à ses côtés, “la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs” et “le respect des engagements pris” avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour un retour du pouvoir aux civils d’ici deux ans.
Destitué vendredi soir par des militaires commandés par le capitaine Traoré, le chef de l’ancienne junte avait appelé samedi les nouveaux putschistes “à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans (le) contexte” des violences jihadistes qui minent le pays depuis 2015.
De son côté le nouveau chef autoproclamé de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a appelé plus tôt dimanche la cessation des “de violence et de vandalisme” contre les intérêts français.
“Les choses sont en train de rentrer progresivement dans l’ordre, nous vous invitons donc à vaquer librement à vos occupations et à vous départir de tout acte de violence et de vandalisme (…) notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française” de Ouagadougou, indiquait un communiqué lu à la télévision nationale.
La CEDEAO, qui a condamné ce nouveau coup d’Etat, a dénoncé aussi “des violences et des pillages de tout genre qui ne peuvent être tolérés”, et appelle les forces de défenses et de sécurité à éviter l’escalade.
Quelques dizaines de manifestants, se sont rassemblés ce dimanche devant l’ambassade de France à Ouagadougou, mettant le feu à des barrières de protection et jetant des pierres à l’intérieur du bâtiment.
Ils ont été dispersés par des gaz tirés par des soldats français positionnés sur le toit du bâtiment.
La veille en fin d’après-midi, un incendie s’était déclaré devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso.
Le ministère français des Affaires étrangères a condamné “les violences contre notre ambassade avec la plus grande fermeté”, ajoutant que “la sécurité de (ses) compatriotes” était sa “priorité”.
Vendredi un groupe de militaires a déclaré à la télévision nationale burkinabè la fin de la transition dirigée par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba depuis janvier dernier.
Les putshistes ont annoncé dans la foulée des consultations prochaines pour la rédaction d’une nouvelle charte de la transition “à l’issue de laquelle un président civil ou militaire sera désigné .”
Les frontières aériennes du pays qui étaient fermées viennent de rouvrir.