L’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, est à Paris pour des examens médicaux. Poursuivi par la justice mauritanienne, il est accusé d’enrichissement illicite, recel et blanchiment d’argent au cours de ses dix années au pouvoir. Mais le délai de sa détention provisoire expiré, l’ancien président a recouvré la liberté au début du mois et récupéré ses passeports.
Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé à Paris le 23 septembre. Joint par RFI, l’ancien président mauritanien explique être en France pour des consultations médicales. En janvier, il avait subi deux opérations chirurgicales du cœur et demandait, depuis lors, à quitter la Mauritanie pour son suivi médical.
L’ancien président affirme que son séjour en France durera entre deux et trois semaines. « Après, je rentrerai en Mauritanie, contrairement à ce que certains essaient de faire croire », assure-t-il.
Dimanche, Mohamed Ould Abdel Aziz est attendu à Bordeaux pour une rencontre avec la diaspora mauritanienne. Une séance d’échange ouvert, assure Semega Demba, l’organisateur de la réunion. Et si l’ancien président est interrogé sur les poursuites judiciaires à son encontre ? « Il est prêt à y répondre. Il est prévenu », soutient Semega Demba.
Ce voyage « n’inquiète pas l’État mauritanien »
Ce voyage « n’inquiète pas l’État mauritanien, partie civile dans ce dossier », explique Maître Brahim Ebety, coordinateur du collectif des avocats de l’État mauritanien. « À défaut de comparution de l’un des accusés fuyant le débat contradictoire, la Mauritanie peut avoir recours à la coopération judiciaire internationale », explique-t-il.
L’ancien président mauritanien a recouvré la liberté début septembre après plusieurs mois de contrôle judiciaire. Mohamed Ould Abdel Aziz est accusé d’enrichissement illicite, recel et blanchiment d’argent au cours des dix années où il était au pouvoir.
C’est une preuve de plus, contrairement à ce que soutiennent certains, le contradictoire existe, le procès équitable existe dans toutes ces étapes d’instruction et de la poursuite de la procédure en attendant l’organisation du procès. Mais il doit comparaître à l’audience. J’espère bien qu’il sera au rendez-vous. À défaut, la Mauritanie peut bien mettre en marche les mécanismes de la coopération judiciaire internationale pour faire comparaître tout prévenu qu’il tenterait de fuir le débat contradictoire.