À mesure que Bamako s’est isolé, le ministre des Affaires étrangères s’est progressivement coupé de son réseau. Il garde néanmoins quelques proches collaborateurs, devenus d’autant plus indispensables.
LA GARDE RAPPROCHÉE – Sa nomination, le 14 juin 2021, avait suscité beaucoup d’espoir au sein des chancelleries internationales. Alors qu’Assimi Goïta commençait à tout verrouiller autour de lui, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait laissé à penser qu’il serait l’homme qui permettrait à Bamako de normaliser ses relations avec ses voisins.
Mais dès sa prise de fonction, et contre toute attente, celui qui préfère d’ordinaire arrondir les angles s’est montré ferme, faisant savoir qu’il acceptait le poste pour répondre à la mission que la junte lui avait confiée. « La diplomatie ne peut que vendre ce qui se fait dans le pays », a-t-il déclaré le 16 juin, à la sortie de la première session extraordinaire du conseil des ministres. Nous comptons très humblement nous insérer au sein de cette équipe gouvernementale, adopter ses objectifs et rassurer la communauté internationale. »
Un peu plus d’un an après, on peut dire que Diop a rempli son cahier des charges – à une exception près. Il n’a en effet pas vraiment su apaiser les craintes des partenaires extérieurs. Sur ordre du gouvernement, c’est lui qui a convoqué le représentant de la Cedeao, Hamidou Boly, en octobre 2021, pour lui sommer de quitter le pays. Il récidivera quelques mois plus tard, en janvier 2022, avec l’ambassadeur de France, Joël Meyer, lui aussi expulsé.