Le gouvernement éthiopien a mené une contre-offensive médiatique, mercredi 14 septembre, alors qu’il n’avait jusque-là pas commenté les derniers développements dans la guerre livrée dans le Tigré. Son but : défendre son point de vue, alors que deux frappes de drones ont fait des victimes lundi et mercredi à Mekele, capitale de la province, au lendemain d’une proposition de reprise du dialogue par les Tigréens.
Brisant un silence de quatre jours, la réplique des autorités éthiopiennes a été manifestement coordonnée. Mercredi 14 septembre, quand ce n’était pas au cours d’une interview à un grand média, plusieurs ambassadeurs se sont affichés en compagnie de leur rendez-vous du jour : un sénateur américain, une délégation d’ambassadeurs occidentaux, un haut responsable de l’ONU ou de l’Union européenne… De son côté, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen, était reçu à Bruxelles par la directrice pour l’Afrique du service d’action extérieure de l’UE.
Et à chaque fois, un même message a été passé, selon l’agence de presse publique ENA : les rebelles tigréens « n’ont fait aucun geste de paix et continuent d’attaquer les régions voisines, détruisant les infrastructures, volant du carburant et de l’aide, et enrôlant des enfants dans leur armée », ont dit les diplomates.
D’ailleurs, simultanément, l’agence de presse Fana a évoqué une famille de cinq personnes tuées dans un tir de l’artillerie tigréenne dans la région de l’Amhara. Et le service en amharique de la Voix de l’Amérique, citant des sources locales, a parlé de civils tués par les Tigréens dans les villes de Kobo et d’Aradom, contrebalançant l’émotion suscitée par les tirs de drones sur Mekele ces derniers jours.