Des nouveaux bombardements ont touché, mardi 13 septembre, la capitale de la région du Tigré, Mekele, selon les autorités locales et le directeur de l’hôpital. C’est la troisième fois, depuis la reprise des hostilités le 24 août, que la ville est victime de frappes aériennes. Mais celles-ci surviennent au lendemain d’une proposition de cessez-le-feu et de reprise des négociations de la part des autorités tigréennes. Une proposition à laquelle le gouvernement fédéral n’a pas répondu.
Ce sont deux frappes de drones qui se sont abattues sur la capitale provinciale du Tigré, Mekele. La première a visé l’université, la seconde une chaîne de télévision tigréenne proche du parti TPLF, selon les deux institutions. À bien des égards, on peut considérer que ces frappes constitue à l’heure actuelle la seule réponse des autorités éthiopiennes à la main tendue lundi 12 septembre par les Tigréens.
On ignore quelles étaient les cibles des tirs, et l’absence de témoins indépendants dans la région rend difficile la vérification des informations. Le proche conseiller du président du gouvernement régional, Getachew Reda, affirme tout de même que c’est le campus d’Adi Haki qui a été bombardé, au sud-ouest de Mekele.
Le directeur de l’hôpital Ayder de Mekele, qui dispose d’un compte Twitter, dit qu’un blessé a été amené dans ses services et que « le nombre total de victimes n’est pas encore connu ». La chaîne de télévision Dimtsi Weyane a également été touchée et a cessé de diffuser, selon Tigray TV.
Ces frappes surviennent dans un contexte particulier. L’ONU, l’Union africaine, les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs chancelleries étrangères avaient, ces dernières 24 heures, appelé Addis-Abeba à saisir « l’opportunité » de faire la paix, après que les autorités tigréennes avaient proposé un dialogue sans précondition et sous l’égide de l’UA, ce qu’elles refusaient jusqu’alors.
Avant les frappes de ce mardi, le gouvernement n’avait pas réagi officiellement par ses canaux habituels et n’avait pas répondu aux sollicitations de la presse.
Il y a un mois de cela, le gouvernement d’Abiy Ahmed se disait pourtant disposé à un dialogue sans conditions préalables, n’importe où et n’importe quand. Mardi, le ministère allemand des Affaires Etrangères en a donc profité pour rappeler publiquement ses promesses à Addis Abeba, et l’a appelé à s’engager dans ce processus de paix.
Une délégation de conseillers du Premier ministre était présente à Djibouti pour assister aux pourparlers secrets menés par les Etats-Unis. Elle serait depuis revenue dans la capitale éthiopienne pour consultation. Mais à Addis-Abeba la rhétorique guerrière continue. Le ministre adjoint de la Paix assure que des négociations ne commenceraient qu’à la condition du désarmement complet du TPLF.