Le 12 septembre s’ouvre la 14e législature au Sénégal, à 17 mois de la fin du second mandat présidentiel de Macky Sall. Avec une reconfiguration inédite du paysage parlementaire qui offre une place de choix à l’opposition.
Depuis 2012, la rentrée parlementaire au Sénégal avait rarement donné lieu à un quelconque suspense. Il faut dire qu’en dix années, le règne présidentiel de Macky Sall s’est accompagné d’une écrasante majorité parlementaire, dissuadant toute friction autre que verbale dans l’hémicycle. Qu’on en juge.
En 2012, au lendemain de la première élection de Macky Sall, la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) avait récolté 119 sièges sur 150, laissant au Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, la principale formation de la nouvelle opposition, qui s’était pourtant montré hégémonique depuis 2000, un score anémique : 12 sièges. Cinq ans plus tard, en 2017, bis repetita. Cette fois, BBY récoltait 124 sièges sur 165 (le nombre de députés avait entre-temps augmenté).
Fini le confort de la majorité absolue
Autrement dit, Macky Sall et sa vaste coalition n’avaient connu jusque-là que le confort conféré par une majorité absolue à l’Assemblée nationale, face à des opposants réduits aux rôles de figurants.
Ce 31 juillet 2022, les choses ont bien changé. À une vingtaine de mois de la prochaine présidentielle, l’ultime mandat de Macky Sall – si l’on se base sur l’article 27 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels successifs – s’achèvera dans un contexte politique bien moins propice que ce que le chef de l’État avait connu jusque-là. Ce lundi 12 septembre, la rentrée parlementaire de l’Assemblée nationale s’annonce donc aussi inédite que périlleuse pour un camp présidentiel peu habitué aux challenges.
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