A Cotonou, une réunion sur la recherche d’une solution au terrorisme s’est achevée. Mais certains pays demeurent dans le déni de l’existence du djihadisme
Le dialogue de Cotonou, tout comme d’autres qui ont eu lieu dans le passé, est revenu sur les différentes raisons qui expliquent l’expansion du phénomène djihadiste
Certains facteurs sont mis en avant : la porosité des frontières mais aussi l’absence de l’Etat dans certaines régions qui laisse les populations sans services de base et en font donc des victimes faciles pour les terroristes.
Le déni de l’existence du terrorisme
Mais parmi toutes ces raisons qui renforcent le djihadisme dans ces pays, l’une d’entre elles, le déni de l’existence du djihadisme, est souvent passée sous silence.
A ce sujet, Adam Bona, un expert ghanéen des questions sécuritaires, affirme que ce phénomène est absent du Ghana et que son pays doit aussi se garder d’aider ses voisins à lutter contre les groupes armés.
“Pour le moment, je pourrais dire que le territoire national ghanéen ne connaît pas ce problème de djihadisme. Et si je devais donner conseil à notre Etat au sujet d’envoyer des troupes ghanéennes combattre les terroristes au Burkina Faso, je leur conseillerais de ne pas le faire, car cela nous mettrait en danger par la suite”
Pour Seidik Abba, journaliste et spécialiste du Sahel, si le djihadisme a pu s’étendre même jusqu’aux pays côtiers, c’est justement en grande partie à cause du déni de son existence par certains pays.
” Il faut que les pays du Golfe de Guinée tirent les leçons des échecs de ce qui s’est passé au Sahel, ajustent leurs stratégies en fonction de ce qui s’est passé au Sahel, pour qu’on ait une meilleure stratégie et qu’on puisse empêcher que la métastase, qui a quitté le Sahel pour gagner le Golfe de Guinée, continue de progresser. Comme vous le savez, après le Bénin et le Togo, le Ghana a subi sa première attaque, même si depuis, il n’y a pas eu une seconde attaque”
Le djihadisme dans la plupart des pays qu’il touche est souvent financé par la contrebande ou le trafic de drogue , des crimes dont les complicités remontent parfois jusqu’au sommet de certains Etats.
L’impuissance à éradiquer ce fléau pourrait donc être liée à ce type de soutien dont bénéficierait ce commerce illicite.