L’Algérie, futur nouveau hub de l’innovation en Afrique ? Après avoir mis en place une législation favorisant l’entrepreneuriat, le gouvernement poursuit ses efforts avec l’injection de 411 millions de dollars dans le fonds public dédié aux start-up, l’Algerian Startup Fund.
L’Algérie semble décidée à devenir une « start-up nation ». L’exécutif multiplie depuis quelques mois les mesures visant à accompagner le secteur de la tech. Fin août, l’Algerian Startup Fund (ASF) – société publique de capital-risque – a ainsi obtenu de la direction générale du Trésor un financement de 58 milliards de dinars algériens, soit l’équivalent de 411 millions de dollars.
Cette enveloppe servira à financer des start-up sur toute l’étendue du territoire algérien. Chaque province bénéficiera de 1 milliard DA (7 millions de dollars), avec un financement allant jusqu’à 150 millions DA (1 million de dollars) par projet, a annoncé le 25 août sur ses réseaux sociaux Yacine Oualid, ministre délégué chargé des start-up. « Cette nouvelle phase, la première du genre en Algérie, devrait améliorer l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation dans le pays », a commenté pour sa part Okba Hanachi, directeur général de l’ASF.
Google au coaching
Pour rappel, c’est lors de la première édition, en 2020, de l’Algeria Disrupt, une conférence dédiée aux start-up, que le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé la création du fonds algérien de financement des jeunes pousses, l’ASF, pour permettre aux entrepreneurs de bénéficier d’un financement de type capital-risque.
Récemment en avril, une autre initiative en faveur de l’entrepreneuriat a vu le jour avec l’arrivée en Algérie d’un géant de la tech californien. Par l’intermédiaire de l’Algeria Venture (A-Venture), accélérateur public local fondé en 2020, Google a ainsi créé un programme d’accélération de start-up baptisé « Boots Competencies Entrepreneurship ». Quatorze entreprises de sept wilayas ont déjà été retenues dans le cadre de ce dispositif de coaching et de formation. Parmi elles, le simulateur d’examen Zidney ou l’entreprise de communication Idrane Plus.
Un exécutif déterminé
Faire de l’Algérie une « start-up nation » est une ambition que prône Yacine Oualid, 27 ans, depuis son entrée au gouvernement en 2020. Fin janvier de cette année-là, peu avant que la pandémie de Covid-19 ne mette l’économie mondiale à l’arrêt, cet ex-patron d’une société d’hébergement numérique a mis en place en quelques mois un cadre réglementaire et fiscal en faveur des jeunes pousses (exonération de taxes pendant quatre ans, baisse des droits de douane et de la TVA). En parallèle, le ministre a créé le Haut Conseil à l’innovation, chargé de labelliser les start-up et les incubateurs susceptibles de bénéficier des fonds de l’ASF.
Depuis sa mise en place début 2021, l’ASF a déjà accordé 510 millions DA (3,6 millions de dollars) pour une dizaine de projets, indique Okba Hanachi. Au total, dix-huit secteurs d’activités sont concernés (services, technologies d’information et de communication, santé, transports, tourisme…) et accompagnés par un mécanisme de financement reposant sur une prise de participation dans les start-up pour une durée limitée.
Grâce à ce nouvel accord avec le Trésor public, le fonds, dont le capital est estimé à 1,2 milliard de dinars algériens (8,5 millions de dollars), pourra augmenter le volume des investissements, a annoncé le ministère des start-up.