Le tribunal a été saisi par le ministère de l’Intérieur contre le Parti socialiste des travailleurs (PST), petit parti d’opposition proche du Hirak, le mouvement qui réclame un changement radical du système de gouvernance. Cette nouvelle décision, la troisième visant un parti politique agréé, suscite la colère de plusieurs autres formations politiques de gauche qui expriment leurs inquiétude pour la liberté et la démocratie.
Plusieurs petits partis politiques proches du Hirak ont manifesté leur solidarité avec le Parti socialiste des travailleurs condamné pour ne pas avoir respecter la législation gérant le fonctionnement des partis politiques et pour ne pas avoir organiser une conférence générale à temps pour renouveler sa direction. Le PST considère de son côté que « c’est un précédent dangereux, une oppression des libertés démocratiques ».
« C’est une ingérence dans les affaires des partis », dénonce le Mouvement démocratique et social (MDS) lui aussi menacé de dissolution, et dont le coordinateur Fathi Gharis a été condamné ce mois-ci à deux ans de prison ferme notamment pour offense à la présidence. De son côté, le Front des forces sociales (FFS) estime que cette décision envoie « des signaux qui se contredisent entre le discours des autorités et leurs actes ». Selon le Parti pour la culture et la démocratie (PCD), les autorités instrumentalisent la justice pour dissoudre les partis politiques.
Le Conseil d’État, la plus haute autorité judiciaire, avait déjà dissout en 2021 deux partis de l’opposition, l’Union pour la démocratie et le Front algérien démocratique. Les raisons avancées étaient les mêmes : le non-respect des lois régissant les partis politiques.