Alors que Blaise Compaoré est semble-t-il bien installé en Côte d’Ivoire, pays dont il reçu la nationalité, l’arrestation récente à Abidjan de l’adjudant-chef Moussa Nébié, dit Rambo (ex-RSP), donne du grain à moudre à la justice burkinabè dans le cadre des poursuites liées à la tentative de putsch à Ouagadougou, en septembre 2015.
Arrêté à Abidjan puis extradé le 20 février vers Ouagadougou à bord d’un vol spécialement affrété par les autorités ivoiriennes, l’adjudant-chef Moussa Nébié, dit Rambo, a d’abord été gardé à
vue par la gendarmerie burkinabè dans un endroit tenu secret. Deux jours plus tard, il a été entendu par les juges du tribunal militaire chargé de l’enquête sur la tentative de coup d’État de la mi-septembre 2015.
Selon une source judiciaire, il a été inculpé, entre autres, d’attentat à la sûreté de l’État et d’assassinat. Ce fidèle du général Gilbert Diendéré s’était réfugié à Abidjan après le putsch manqué de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Il est désormais incarcéré à la maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), à Ouaga.
« Geste de bonne volonté »
Visé lui aussi, et pour la même raison, par un mandat d’arrêt international, un autre « dur » de l’ex-RSP, le sergent-chef Roger Koussoubé, alias le Touareg, s’est lui aussi réfugié en Côte d’Ivoire, début octobre. Mais, à l’inverse de Nébié, il est toujours en liberté. Selon une source sécuritaire burkinabè, il se trouverait encore à Abidjan. « L’extradition de Nébié était un geste de bonne volonté pour calmer le jeu, souffle-telle. Pour le reste, nous verrons bien. »