Les troupes gouvernementales sud-soudanaises ont tué en octobre 2015 une cinquantaine de personnes en les laissant suffoquer dans un conteneur de marchandises placé en plein soleil, a établi dans un rapport un groupe d’observateurs internationaux.
Ce crime, commis dans l’État septentrional d’Unité, l’un des principaux champs de bataille de la guerre civile qui ensanglante le Soudan du Sud depuis plus de deux ans, n’est qu’un des nombreux exemples de violations de cessez-le-feu commises par les deux camps depuis la signature d’un accord de paix fin août, selon le rapport qui en dresse la liste.
Ce document a été établi par la Commission de surveillance et d’évaluation (JMEC) de l’accord conclu le 26 août dernier entre le chef de l’État Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar pour mettre fin à la guerre civile. Il a été soumis le 29 janvier au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba.
Au Soudan du Sud, des conteneurs métalliques sont souvent utilisés comme cellules de fortune. Dans l’État d’Unité, les températures dépassent fréquemment les 40° en journée.
Parmi les autres exactions recensées dans ce rapport figurent des viols, meurtres, ainsi que la capture et le pillage de barges de marchandises appartenant à l’ONU.
L’armée gouvernementale sud-soudanaise n’a pas immédiatement réagi à ces accusations, mais elle a par le passé toujours rejeté des rapports évoquant des atrocités similaires.
En janvier, un groupe d’experts de l’ONU a recommandé au Conseil de sécurité de sanctionner MM. Kiir et Machar pour leur rôle dans la guerre.
Les belligérants n’ont pas réussi à former un gouvernement d’union nationale à la date prévue du 22 janvier, les rebelles de M. Machar estimant que le président Kiir avait compromis un pilier fondamental de l’accord de partage du pouvoir en triplant unilatéralement le nombre d’États régionaux.