Six soldats maliens ont été tués et un autre blessé, vendredi, lors d’une attaque dans le centre du pays. Plus tôt, quinze Casques bleus de l’ONU déployés au Mali ont été blessés dans une attaque au véhicule piégé contre une “base opérationnelle temporaire” dans la région de Gao, dans le nord du pays, a rapporté la Minusma sur Twitter.
Le Mali a connu, vendredi 25 juin, une nouvelle journée sanglante avec deux attaques, l’une contre un poste militaire dans le centre et l’autre contre une position temporaire de l’ONU au nord.
L’attaque d’un poste militaire dans le village de Boni (centre) a fait six morts parmi les soldats et un blessé. Dix soldats maliens avaient déjà été tués en février dans ce même village. Les troupes ont “vigoureusement repoussé” des “attaques simultanées” menées dans ce village vendredi après-midi, ont précisé les Forces armées maliennes sur leur page Facebook.
Plus tôt dans la journée, 15 Casques bleus de l’ONU au Mali ont été blessés dans une attaque au véhicule piégé contre une position temporaire dans le Nord, a indiqué la Mission des Nations unies dans le pays (Minusma) sur les réseaux sociaux.
“Ce (vendredi) matin, une base opérationnelle temporaire de la Force de la Minusma près du village d’Ichagara, dans la commune de Tarkint, région de Gao, a été la cible d’une attaque au véhicule piégé”, a-t-elle rapporté sur Twitter.
Ce matin, une base opérationnelle temporaire de la Force de la MINUSMA près du village d'Ichagara, dans la commune de Tarkint, région de #Gao, a été la cible d’une attaque au véhicule piégé. 15 #Casquesbleus ont été blessés, leur évacuation est en cours. pic.twitter.com/l40GsrLFzd
— MINUSMA (@UN_MINUSMA) June 25, 2021
“Quinze Casques bleus ont été blessés, leur évacuation est en cours”, a-t-elle ajouté sans fournir plus de précision dans un premier temps sur les circonstances de l’opération ni sur la nationalité des Casques bleus touchés.
Selon Wassim Nasr, journaliste spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, les blessés – dont certains se trouvent dans un état grave – ont été évacués vers la base de Gao.
#Mali selon plusieurs sources locales, une patrouille du contingent allemand de la MINUSMA a été frappé par une voiture piégée conduite par un kamikaze à AlMoustarat au nord de #Gao. Plusieurs blessés parmi les militaires allemands. pic.twitter.com/S7zizbUUHw
— Wassim Nasr (@SimNasr) June 25, 2021
Il s’agit de Casques bleus allemands, a confié à l’AFP un membre de la commission de la Défense du Parlement allemand sous couvert de l’anonymat. Douze sont gravement touchés, a-t-il précisé. Un soldat belge a également été blessé, a rapporté le ministère belge de la Défense. Il a reçu les premiers soins sur place avant d’être transporté dans un hôpital.
Une attaque condamnée par Paris et Berlin
La Minusma avait établi cette base temporaire depuis jeudi, le temps de sécuriser une opération de remorquage d’un véhicule de la mission, a précisé une source sécuritaire internationale.
Le véhicule à remorquer avait été endommagé par l’explosion d’un engin artisanal. Le dispositif avait explosé au passage d’un convoi de la Minusma qui escortait le déploiement d’un bataillon dit “reconstitué” de l’armée malienne, c’est-à-dire intégrant d’anciens rebelles ayant combattu les forces régulières dans le Nord avant la signature d’un accord de paix en 2015.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a condamné “l’attaque ignoble d’aujourd’hui (qui) souligne une fois de plus combien il est important que nous nous opposions aux terroristes”.
La France, qui déplore la mort de 50 soldats dans la région depuis 2013, “condamne avec la plus grande fermeté l’attaque (..), réaffirme son plein soutien à la Minusma, qui exerce un rôle essentiel pour la stabilisation du Mali” et “salue l’engagement des pays qui y contribuent”, a également déclaré le ministère français des Affaires étrangères.
La Mission de l’ONU la plus meurtrière
Lundi, six soldats de la force antijihadiste française Barkhane et quatre civils avaient été blessés quand une voiture bourrée d’explosifs avait détoné à proximité d’un véhicule blindé français dans les environs de Gossi (centre).
Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste et jihadiste dans le Nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises.
Les indépendantistes ont signé un accord de paix en 2015. Mais le Mali reste en proie aux agissements des groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, aux violences intercommunautaires et aux trafics en tous genres. Les violences se sont propagées au Burkina et au Niger voisins.
La Minusma est régulièrement la cible d’attaques, comme les forces maliennes et françaises. C’est la mission la plus meurtrière pour l’ONU dans le monde.