Reconduit à la primature, Moctar Ouane a été chargé de former un nouveau gouvernement. Mais entre les exigences de la classe politique et les revendications des syndicats et de la société civile, l’équation s’avère difficile à résoudre.
La démission du Premier ministre Moctar Ouane a suscité peu de réactions à Bamako. « Ce remaniement n’est pas une victoire du M5, mais c’est la chronique d’une mort annoncée », affirme même à Jeune Afrique Mohamed Aly Bathily, membre du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Dix mois mois après la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), et neuf mois après le début officiel d’une transition qui doit, théoriquement, durer 18 mois, le climat politique est particulièrement tendu.
Aux crispations politiques s’est ajouté le retour d’une grogne sociale un temps mise en sourdine. Les autorités de la transition, conscientes de la nécessité de sortir de l’ornière, avaient d’ailleurs tendu la main aux nombreux mécontents. Début mai, à l’initiative du président Bah N’Daw, le Premier ministre Moctar Ouane – qui vient d’être reconduit à son poste après la démission du gouvernement – avait ainsi entamé une série de rencontres avec les acteurs politiques et de la société civile en vue de renouer le dialogue.
Sortir de la défiance
Le M5 avait alors réclamé, par la voix de Choguel Maïga, président du comité stratégique du mouvement, « la démission du gouvernement » et une « rectification de la transition ». Faut-il voir la démission du gouvernement comme une victoire du mouvement ? Surtout, la composition du futur exécutif correspondra-t-elle aux exigences, nombreuses et divergentes, qui se sont exprimées ces derniers mois ? Le remaniement suffira-t-il pour en finir avec la défiance qui prévaut entre les auto