Hassan Ag Elmedhi dit Jimmy, secrétaire général du front populaire de l’azawad (inclusivité): «Seule l’application de l’accord garantira la paix »
» Je suis revenu de Kidal très satisfait, plus ambitieux et fier des Maliens qui ont su se retrouver là-bas. Tous ont parlé de paix, de réconciliation et de l’application de l’accord. Je n’ai jamais désespéré du processus de paix plus de six ans après la signature de l’Accord. Je crois que la transition est une occasion inestimable de faire avancer les choses. La communauté internationale est aussi sortie très satisfaite. Les débats ont été courts, francs et sincères. L’accueil a été très chaleureux et la sécurité a été bien assurée. Tout cela montre que ce CSA a été un franc succès à mettre à l’actif de la CMA.
Pour autant, il ne faut pas se leurrer. Le fait de hisser le drapeau national dans des axes et enceintes stratégiques à Kidal ne signifie pas clairement que le processus est en train d’avancer. Pour moi, ce qui garantit cette avancée c’est surtout l’application de l’accord signé en 2015, notamment dans ses dispositions sécuritaires.
L’élément essentiel dans celles-ci c’est le désarmement de tous les groupes et l’intégration des combattants qui répondent aux conditions dans les forces armées et de sécurité du pays. Il faut aussi aller rapidement vers un désarmement et à l’adoption de textes forts pouvant dissuader tout recours aux armes pour le règlement d’un différend. ».
Aminatou walet Azarock
«Un grand espoir pour le retour de la paix définitive»
» Nous nous réjouissons de la tenue de cette session du CSA en dehors de Bamako. Il s’agit d’une grande avancée que de l’organiser à Kidal dans la mesure où cela devrait permettre d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord. Les populations sont lasses de ces violences répétitives et je pense que c’est un signal fort qui vient d’être donné pour l’arrêt définitif de ces violences. Il faut aussi encourager l’Etat à faire son grand retour dans les régions du Nord pour soulager les populations qui n’ont que trop souffert de l’absence des services sociaux de base. En somme, je pense que la tenue de ce CSA à Kidal suscite un grand espoir pour le retour de la paix définitive ».
Moussa Ag Acharatoumane, secrétaire général du mouvement pour le salut de l’azawad (plateforme)
«Au-delà des symboles, des actes «Au-delà des symboles, des actes concrets et visibles»
» La tenue du CSA à Kidal est certes une avancée, même si elle ne permet pas de régler tous les problèmes. Je suis très prudent sur ce sujet. Je pense qu’au-delà des symboliques, il faut des solutions et des actes concrets et visibles.
Le problème de Kidal doit être pris en compte par la CMA qui contrôle la ville. Elle doit tout faire pour que l’accord soit appliqué, compris et approprié par toute la population de Kidal. Je constate que la CMA n’a pas joué son rôle à 100%. Il est temps qu’elle s’assume par rapport à la mise en œuvre de l’Accord.
A Ménaka, nous assistions à la même situation qu’à Kidal avec une hostilité affichée au retour des services de l’Etat. Mais nous avons pris nos responsabilités en tant que ressortissants de cette contrée pour que la population comprenne que la rébellion est derrière nous.
Pourtant, cela fait plusieurs années que le drapeau malien flotte dans des localités comme Gao, mais la violence meurtrière n’y a jamais cessé. C’est à l’Etat de montrer que son retour dans les régions du Nord peut contribuer à ramener la paix et la sécurité. Nous faisons tout pour que la population comprenne que l’accord signé ne vise pas à diviser le pays mais plutôt à préserver son unité et son intégrité territoriales. Il définit également une nouvelle forme de gouvernance plus vertueuse à laquelle aspire le peuple malien. Aussi, je pense que la Constitution doit-elle être changée pour l’adapter aux réalités du moment « .