Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé, vendredi, une résolution visant à déployer progressivement près de 3 000 Casques bleus supplémentaires en Centrafrique. Le pays est toujours sous la menace de groupes armés cherchant à renverser le pouvoir.
Des renforts de Casques bleus pour stabiliser la Centrafrique. Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé, vendredi 12 mars, une résolution prévoyant d’augmenter progressivement de près de 3 000 soldats de la paix les effectifs de la Minusca, sa force déployés dans le pays.
Rédigé par la France, le texte a été adopté par 14 membres du Conseil sur les 15, seule la Russie, active en Centrafrique, s’abstenant, selon des diplomates.
Dans un communiqué, l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, a assuré que “cette résolution donne à la Minusca les moyens de continuer à remplir son mandat pour protéger les civils et faciliter l’accès humanitaire”.
“Derrière ce chiffre de 3 690 personnels, le Conseil de sécurité valide un plan pour améliorer les capacités de la Minusca, à travers notamment la fourniture de matériels spécifiques tels que des hélicoptères”, a-t-il précisé.
La résolution prévoit une augmentation de 2 750 hommes du plafond autorisé pour le déploiement des militaires, et de 940 pour celui concernant les policiers.
La priorité, protéger les civils
Cette augmentation rare de la taille d’une mission de paix porte les effectifs autorisés à 14 400 militaires et 3 020 policiers. La Minusca figurait déjà parmi les opérations les plus importantes de l’ONU dans le monde, avec un budget annuel avoisinant le milliard de dollars.
Ces renforts avaient été demandés par la Centrafrique, la Minusca et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Fin 2020 et jusqu’à début 2021, les Casques bleus avaient dû faire face à une offensive de groupes armés voulant renverser les autorités établies à Bangui. Des militaires rwandais et russes, envoyés en Centrafrique fin 2020 dans un cadre bilatéral, leur avaient prêté main-forte.
La résolution souligne que les renforts de Casques bleus accordés “ont pour objectif de renforcer la capacité de la Minusca à accomplir ses priorités”, à savoir la protection des civils, et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
Les renforts ont aussi pour but d’aider la Mission “à éviter (et s’opposer le cas échéant) une future détérioration de la situation sécuritaire, tout en créant un espace pour faire progresser le processus politique”, précise le texte.
La décision de l’ONU intervient deux jours avant la tenue, dimanche, du second tour des élections législatives en Centrafrique.