S’il y a un sujet qui suscite beaucoup de polémique aujourd’hui, sous nos cieux, c’est bien celui se rapportant à la lutte contre les djihadistes dans les localités du centre du pays. On se souvient qu’en début de cette année, les forces françaises Barkhane avaient opéré des frappes aériennes contre de présumés djihadistes près de la localité de Boni dans le centre du Mali, occasionnant la mort d’une trentaine d’hommes, considérés comme des djihadistes par les militaires français.
Ce fut l’occasion pour l’organisation civile peule, Tabital Pulaaku, de dénoncer une bavure militaire en soutenant mordicus, mais sans convaincre, que les victimes étaient des civils qui festoyaient à l’occasion d’un mariage.
Ainsi lors d’un point de presse, le président de l’Association Tabital Pulaaku, Abou SOW, a déclaré que « Tabital Pulaaku déplore la situation d‘insécurité qui prévaut dans certaines parties de notre pays et dont les conséquences touchent principalement les membres de la communauté peule. Chaque fois, ce sont des membres de la communauté peule qui sont les principales victimes. Ils se retrouvent tout à la fois victimes des forces de défense et de sécurité, mais sont aussi victimes surtout et malheureusement de certains éléments habillés en Donso qui opèrent de façon impunie dans ces zones. Mais ils sont ciblés surtout par des groupes djihadistes ».
A vrai dire, suite à cette sortie, le président de Tabital Pulaaku a essuyé des quolibets dans la mesure où ils ont été très nombreux, les maliens qui se sont convaincus que cette sortie d’Abou Sow n’est ni plus ni moins, qu’une manière de victimisation des communautés peules.
Et comme pour dire qu’une telle logique aura du mal à prospérer, le président du Collectif des Associations des Jeunes du Pays Dogon (CAJPD), Adama DIONGO n’avait pas tergiversé pour recadrer Abou Sow et à cet effet, il avait dit : « Il faut que les dirigeants de Tabital Pulaaku Mali changent d’approche s’ils veulent sincèrement aider la nation malienne à sécuriser ses fils et à se réconcilier. La logique de la victimisation, dans laquelle ils se sont engouffrés depuis plus de 5 ans, n’est plus une carte jouable à long terme. A mon avis, Ils doivent se rendre à l’évidence et adapter leurs actions à la réalité qui prévaut sur le terrain, faute de quoi, nous serons loin de l’apaisement ».
Et pourtant ce n’est pas un fait nouveau que de voir des organisations civiles peules crier à la ‘’victimisation’’ de leurs communautés. Nonobstant les efforts déployés, par-ci et par-là, par l’Etat malien et certaines organisations non gouvernementales (ONG) pour tenter de trouver une issue favorable à la crise sécuritaire qui sévit dans le centre du pays, certaines organisations peules de la société civile (OSC) se plaisent à fustiger les efforts fournis, tout en tenant des propos de nature à pouvoir provoquer un repli identitaire des peuls. On se souvient que suite à la tragédie qui s’est déroulée le jour de l’an 1998 à ‘’Koulogon Foulbé’’ dans le cercle de Bankass, le Secrétaire général de l’association peule ‘’Tabital Pulaaku’’, Hamadoun Dicko, sous le coup de la colère peut-être, s’était cru obligé de tenir des propos, au demeurant désobligeants, à l’endroit de l’Etat malien et surtout de son institution de défense nationale.
A cette occasion, le très respecté Hamadoun Dicko avait poussé trop loin le bouchon en accusant l’Armée malienne de ‘’tuer les peuls’’ et aussi d’insinuer que ‘’l’Etat est contre les peuls’’. Le Secrétaire général de ‘’Tabital Pulaaku’’ avait peut-être oublié qu’un Etat de droit, comme le nôtre, est une émanation de toutes les communautés qui constituent la nation. Non !