Sous la bannière du mouvement Yerewolo Debout sur les Remparts et d’organisations de la société civile, des dizaines de milliers de manifestants ont afflué vers la Place de l’indépendance, mercredi 20 janvier, avec un slogan brandi comme exigence : le départ des forces françaises du Mali. On prit part à la manif, des «gilets jaunes » et le leader du mouvement «urgences panafricanistes et militants anti-franc CFA», le Franco-béninois Kemi Seba. Le politologue de New York, Sekou Tounkara a également effectué le déplacement pour prêter main forte à la vague.
Pour la circonstance, les slogans hostiles à la France ont déferlé de partout. On pouvait lire sur les pancartes «A bas la France, A bas l’impérialisme, Vive la révolution, la France a échoué au Mali, nous demandons son départ pur et simple ».
Interdite à la veille par les autorités pour cause sanitaire liée à la Covid-19, la manifestation a été vigoureusement réprimée par les forces de l’ordre, qui ont pris d’assaut la place de l’indépendance pour empêcher tout rassemblement des manifestants. Toutes les ruelles conduisant à la Place de l’Indépendance étaient bouclées par les forces de l’ordre. Les têtes brulées qui ont pu tromper leur vigilance ou forcer les barrières sécuritaires ont été sans ménagement dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Une altercation au bout de laquelle on a pu déplorer, selon les organisateurs, d’innombrables blessés et arrestations ainsi que des motos saisies.
– Une nouvelle manifestation prévue le 26 mars
Néanmoins, en conférence de presse, le 22 janvier, pour faire le point de la manifestation, le principal meneur, Ben le Cerveau, a laissé entendre que le processus du départ de la France est enclenché et que rien ne l’arrêtera. Une nouvelle manifestation, selon lui, est programmée pour le 26 mars 2021, au même endroit « Place de l’indépendance » et avec la même motivation «le départ de la France». Après avoir rappelé sa participation à la fronde ayant eu raison d’IBK, il a mis en garde les nouvelles autorités en martelant que « la terre va trembler à nouveau à Bamako » en cas de persistance des mêmes pratiques.
Parlant de la manif du 20 janvier, la figure emblématique de la jeunesse de Kati s’est réjoui d’une réussite de la mobilisation» en l’assimilant à une belle victoire. Et pour cause, explique-t-il, les manifestants sans fournir d’efforts ont provoqué une insomnie à Koulouba.
Quant à Kemi Seba, il a expliqué que l’interdiction de la marche par les autorités n’a fait que renforcer le mouvement. Parlant de la Covid comme motif de rejet, l’invité de marque dira que la seule maladie de l’Afrique francophone est la France-Afrique qui, selon lui, est un cancer pour le continent, tue ses présidents et déstabilise ses pays. Comme remède, il prône le panafricanisme, la souveraineté et la solidarité. Faut-il chasser la France au profit de la Russie ? Pour Kemi Seba, il est hors de question que l’Afrique soit recolonisée ou être un terrain de jeu pour toutes les puissances internationales à l’exception des africains.