La volonté de l’Algérie de diversifier son approvisionnement en blé donne lieu à une concurrence entre la France et la Russie. Une stratégie qui comporte des risques, souligne l’analyste Sébastien Abis.
Ni le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ni son pays n’avaient besoin de cela. Dans un contexte de crise économique et de transition politique tendue, voici que l’Algérie est secouée par un scandale d’importation de blé avarié, sujet lié à la sécurité alimentaire donc hautement sensible.
L’affaire a éclaté en novembre 2020 avec la découverte au port d’Alger de 30 000 tonnes de blé tendre venant de Lituanie déclarées impropres à la consommation.
Après le limogeage d’Abderrahmane Bouchahda, le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), organisme public qui importe le blé consommé dans le pays, le président Tebboune a ordonné début janvier l’ouverture d’une enquête et chargé le ministère des Finances de réaliser un audit de l’OAIC.
Un dossier pris très au sérieux
Même s’il s’agit d’une cargaison très modeste – le pays a importé environ 8 millions de tonnes de blé par an sur les cinq dernières années – le dossier est pris très au sérieux.
Et pour cause, le blé, très consommé en Algérie et subventionné pour assurer le maintien d’un prix abordable des produits transformés (farine, pain, pâtes), est une denrée stratégique.
Le pays est le cinquième importateur mondial de blé
Malgré les efforts pour développer la production nationale (autour de 4 millions de tonnes par an), l’Algérie doit massivement recourir aux importations pour satisfaire une