Que s’est-il passé à Bounti dans la région de Douentza au centre du Mali ? Après une frappe aérienne, dimanche 3 janvier, les armées françaises et malienne assurent avoir touché des éléments terroristes ; de leur côté, des villageois et une association de défense des peuls affirment – au contraire – que cette frappe a tué 19 civils venus assister à un mariage. Ce que Barkhane dément fermement.
L’armée française affirme s’être rendu sur place. Selon les constatations effectuées sur place : les hommes tués étaient bien des terroristes, assure l’armée française.
Jeudi soir déjà, dans un communiqué de l’État-major, l’armée française détaillait son opération nommée Éclipse. Avant la frappe, ils avaient observé la zone, assure l’armée, certifiant la nature de ce rassemblement et excluant la présence de femmes et d’enfants sans donner plus de précision. Une frappe aérienne, « trois bombes », menée par un drone et deux avions de chasse aurait alors permis de « neutraliser une trentaine de terroristes ». Chose rarissime, pour étayer sa version Barkhane donne même les coordonnées précises de cette frappe.
Une enquête ouverte par l’armée malienne
De son côté, l’association peule Tabital Pulaaku affirme que les hommes touchés étaient rassemblés dans cette zone mais parlent de victimes civiles, pour la plupart de la même famille. Médecins sans frontières (MSF) qui a soigné des blessés relate que les patients étaient pour la plupart des hommes de plus de 60 ans, sans pour autant préciser s’il s’agissait de civils ou non. MSF a précisé qu’il n’y avait ni femmes ni enfants parmi ces blessés.
Dans son communiqué, l’armée malienne, assure qu’elle a en possession des images de surveillance et d’observation qui corroborent la version de l’armée française. Elle a également annoncé l’ouverture d’une enquête « pour mieux comprendre » les événements du 3 janvier. La société civile malienne demande des clarifications.