Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a affirmé dimanche s’être mis d’accord avec son homologue éthiopien pour la “tenue en urgence d’une réunion de l’IGAD”, groupement qui réunit sept pays de l’est africain, pour résoudre la crise au Tigré.
Aucune confirmation n’a été donnée pour le moment côté éthiopien.
“La visite a permis des négociations fructueuses et il a été convenu de tenir une réunion urgente de l’IGAD”, a indiqué le bureau du Premier ministre soudanais dans un communiqué après un entretien dimanche entre M. Hamdok et son homologue éthiopien Abiy Ahmed.
L’Autorité intergouvernementale pour le développement (en anglais Intergovernmental Authority on Development, IGAD) est un groupement régional créé le 21 mars 1996, associant sept pays est-africains: Djibouti, Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Ouganda.
Le Premier ministre éthiopien, prix Nobel de la Paix 2019, a lancé le 4 novembre une opération militaire pour chasser les dirigeants de la région, issus du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), après des mois de tensions, et a annoncé le 28 la prise de Mekele, capitale régionale, et la fin des combats.
Le Soudan accueille depuis un peu plus d’un mois quelque 50.000 habitants qui ont fui les combats.
L’accueil de ces réfugiés vient s’ajouter à une crise économique dramatique avec une inflation vertigineuse et un appauvrissement de la population, en particulier dans les provinces de Gedaref et Kassala (est), proches de la frontière avec l’Ethiopie et l’Erythrée.
L’afflux a néanmoins décru récemment, avec environ 170 entrées du Tigré au Soudan samedi, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), contre un millier le 3 décembre.
Un responsable gouvernemental soudanais a confirmé à l’AFP que l’entretien entre MM. Hamdok et Abiy a été “fructueux notamment sur la réunion urgente de l’IGAD et la reprise des travaux de la commission conjointe sur le tracé des frontières entre les deux pays”.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a ajouté que, lors de la rencontre, les deux chefs de gouvernement avaient aussi décidé la reprise des négociations “la semaine prochaine” sur le barrage controversé construit sur le Nil par l’Ethiopie.
Le grand barrage de la Renaissance (Gerd) suscite des tensions en particulier avec l’Egypte, qui dépend à 97% du Nil pour son approvisionnement en eau. Le Caire et Khartoum, en aval du fleuve, souhaitent un accord légalement contraignant, notamment sur la gestion du barrage.
Les négociations tripartites sur ce projet lancé en 2011 par l’Ethiopie et destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique ont jusqu’à présent échoué.