Les membres de la Coalition contre la Partition du Mali, IGDAH Mali Tè Tila ont animé une conférence de presse afin de rappeler les maliens sur les pièges contenus dans la pression exercée par la France et la MINUSMA pour la mise œuvre de l’accord d’Alger sans une quelque révision comme souhaitée par tous les maliens et conformément aux conclusions du Dialogue National Inclusif (DNI). C’était samedi 5 décembre 2020, au Mémorial Modibo Kéita, en présence des membres de ladite coalition : Amadou Touré ; Mme Wadidié Founé Coulibaly ; Pr Ibrahim Ikassa Maïga ; Mme Adey Maïga, tous membres; et M. Abdel Kader Maïga principal conférencier et Président de ladite coalition.
C’est suite au dernier communiqué du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), produit à l’issue de sa quarante unième session (41) ordinaire au siège de la MINUSMA, le 16 novembre 2020, sous la présidence de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, Président du CSA
Abdel Kader Maïga, Président de la Coalition contre la partition du pays, IGDAH Mali Tè Tila a, à l’entame de son intervention, affirmé que : « nous sommes donc désagréablement surpris, d’entendre parler d’une feuille de route de mise en œuvre de cet accord sans même faire référence à cette résolution du DNI, visant la relecture dudit accord, comme le veut une large part de l’opinion ».
Il dira que l’objectif de cette conférence de presse est pour attirer l’attention du peuple malien, des signataires de l’accord, de la communauté internationale et qu’ils sont vigilants et qu’ils devraient passer par la relecture de l’accord, qui est nécessaire parce que : « nous savons que l’accord est inapplicable en l’état, et si on s’entêtait à l’appliquer, cela aboutirait à la partition du Mali, à l’éclatement de notre nation, et nous avons vu ces derniers temps, des rencontres se tiennent autour de l’accord, nous savons pas exactement qu’est-ce qui se décide. Vu le CSA qui a décidé de mettre une feuille de route sur l’application de l’accord, sans faire référence à la relecture de l’accord, encore, une fois de plus, il faut passer par la relecture de l’accord parce que c’est la seule condition pour préserver l’unité nationale, l’intégrité territoriale, pour garantir la souveraineté du Mali sur le territoire national », dira-t-il.
Ainsi, cinq longues années après la signature de l’accord d’Alger, le constat est amer sinon négatif pour plusieurs raisons à savoir : « le contenu de l’accord est confus et prête à toutes sortes d’interprétations pour son application ; la mauvaise foi des parties signataires qui avaient intérêt à profiter de la stagnation de l’accord ; la partialité de la communauté internationale qui n’a jamais voulu considérer les dénonciations et les interpellations d’une grande frange de la population malienne à travers les médias ; le chronogramme de mise en œuvre de l’accord qui est complètement irréalisable à cause des délais parfois assez courts ou le chevauchement entre les organes et/ou les missions à accomplir; l’accord n’est pas passé à l’Assemblée nationale à plus forte raison faire l’objet d’un référendum ; l’accord a connu une mise en œuvre sélective dans laquelle les priorités ont été inversées ; les soi-disant amis du Mali, les partenaires et la MINUSMA n’ont pas tenu les promesses nécessaires ; il n’y a que l’État malien qui s’engage dans cet accord alors que les autres en abusent ; entre autres. »
En effet, il s’est réjoui comme réussite de la mise en œuvre dudit accord, du fait que les combats entre l’armée et les rebelles ont pris fin ; les populations du nord du Mali ont bénéficié de l’assistance de la MINUSMA, en matière d’emploi, de transport aérien, de soutiens financiers et logistiques divers et de projets de développement ; le gouvernement malien a bénéficié d’un accompagnement timide de la communauté internationale ; l’élection présidentielle de 2018 a eu lieu malgré les mauvaises conditions de son organisation.
À l’évidence, la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, ainsi que sa mise en œuvre ont été plus fatales pour le Mali, car il a apporté plus de problèmes que de solutions au final.
À l’en croire, à ce jour, à l’analyse, les dispositions sécuritaires consignées dans l’accord, constituent un véritable goulot d’étranglement pour le gouvernement malien alors qu’elles réconfortent le projet des irrédentistes.
Il a rappelé ensuite que plusieurs articles de l’Accord nous amènent à une notion de fédéralisme ou autonomie qui ne disent pas leurs noms, il faut que les Maliens prennent le temps de relire et de comprendre l’accord sur la base du document
« Si vous voyez dans les principes et engagements, on parle de préserver l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la souveraineté, la forme démocratique et laïque, c’est le contraire qu’ils sont en train de faire pour la mise en application dudit accord. Quand tu regardes dans le fond de l’accord, tu vas te rendre compte qu’ils ont mis beaucoup de choses dans les annexes, qui sont très dangereux pour le Mali, alors que c’est des titres qui sont au niveau même du corps de l’accord. Il faut aller voir dans les annexes pour voir ce qui se passe », a-t-il avoué.
Pour lui, cette plateforme a été créée pour la mise en application de l’accord, amenée à une interprétation erronée de certains articles, qui a provoqué un projet qu’on a appelé un moment’’ Projet de découpage territorial ‘’ alors que ce n’était pas une nécessité. « C’est plutôt pour arranger encore les irrédentistes, qui ont pris les armes contre le Mali, et qui veulent avoir plus de représentation ou de représentativité dans les institutions du pays. C’est pourquoi ils veulent faire ce découpage territorial. À l’intérieur de l’accord, je peux vous dire sans risque de se tromper que 60% des articles sont très mauvais pour le Mali », a-t-il souligné.
« La communauté internationale, le CSA et tous les Maliens doivent dénoncer cet accord et aller obligatoirement à sa relecture ; tout ce qui n’est pas applicable sur l’ensemble du territoire malien n’est pas du tout applicable, cela nous amènerait à savoir, ce qui se passe ; le Mali doit songer à récupérer Kidal parce que l’accord fait la part belle à Kidal, à ceux qui ont pris les armes contre le Mali. Il y a un complot international contre le Mali, et c’est aux Maliens de se lever comme un seul homme et être un bouclier contre la partition de notre pays », a-t-il conclu.