Suite à la publication du décret N°2020 0143 / PT-RM du 09 novembre 2020 fixant la clé de répartition du Conseil national de la transition, il apparait que » trois (3) représentants pour les confessions religieuses « .
La communauté musulmane, représentant plus de 95% de la population malienne, est la grande exclue et la grande spoliée avec seulement un (1) représentant selon l’esprit du texte.
Nous, membres de la Communauté musulmane en général et du Collectif des Associations Musulmanes du Mali en particulier : – Respectueux des valeurs républicaines de la République du Mali, – Soucieux de la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale, du respect des libertés individuelles et collectives dans un Etat démocratique, – Conscients de la nécessité d’un Conseil national de transition pour faire face à la situation sécuritaire, politique, économique sociale et culturelle du Mali actuel, – Disposés à collaborer étroitement et efficacement avec les pouvoirs publics pour l’éradication de toute forme d’injustice et d’exclusion au Mali, – Signalant à la transition malienne que dans tous les contextes, les questions touchant à la foi des hommes, quelles qu’elles soient, comme les différentes lois les régissant, doivent être traitées avec la plus grande circonspection, eu égard à l’irréversibilité des dérives qu’elles peuvent entrainer, – Inquiets de l’exclusion et de la lésion de notre Communauté à travers sa sous représentativité dans les instances de prise de décision sous couvert d’une fallacieuse laïcité négative, intolérante et agressive, Nous, Collectif des Associations Musulmanes du Mali, déclarons ce qui suit : – Constatons avec regret et amertume que, depuis bientôt un certain moment, notre Communauté est victime de marginalisation voire d’exclusion de toutes les instances de décisions, – Réaffirmons ici, avec force, que nous apprécions hautement la nécessité d’un conseil national de transition comme organe législatif en l’absence d’une Assemblée nationale élue, – Lançons un appel solennel aux fidèles musulmans toutes tendances confondues, à une franche collaboration avec les pouvoirs publics en facilitant le travail de la transition pour la refondation d’un Mali nouveau, – Condamnons avec la dernière vigueur les dérapages et l’exclusion systémique de la Communauté musulmane à travers le décret N°2020 0143 / PT-RM du 09 novembre 2020, fixant la clé de répartition du Conseil national de la transition. Un décret qui n’attribue qu’un seul représentant à la Communauté musulmane (95%) eu égard aux trois sièges destinés aux trois confessions religieuses : musulmane, catholique et protestante, – Exigeons des autorités de la Transition de prendre sans délai des dispositions par un décret rectificatif pour corriger cette injustice frontale dont est victime la Communauté musulmane. Oui à l’application d’une laïcité démocratique, non à une laïcité exclusiviste, négative, intolérante et stigmatisante envers l’Islam. Bamako le 11 Novembre 2020.