Pour la première fois, des manœuvres militaires algéro-russes se déroulent en territoire algérien, dans le sud du pays. Ces manœuvres, qui viennent de débuter, ont pour objectif la lutte contre les groupes terroristes en zones sahariennes.
« Bouclier du désert 2022 » est le nom donné aux premières manœuvres militaires conjointes algéro-russes sur le sol algérien.
Elles se déroulent jusqu’au 28 novembre au terrain d’entraînement de Hammaguir, à Béchar, dans le sud-ouest de l’Algérie, une région frontalière du Maroc.
Ces exercices des forces armées terrestres rassemblent près de 200 soldats algériens et russes et ont pour objectif la recherche, la détection et la destruction des groupes armés illégaux en territoires sahariens ouverts, avec l’utilisation de drones et de blindés en appui.
Ces manœuvres antiterroristes sont la suite d’exercices exécutés en octobre 2021 en Ossétie du Nord, en Russie, avec la participation d’une centaine de militaires algériens.
Il s’agit d’une poursuite et d’un approfondissement du partenariat entre les armées des deux pays, qui vont s’entraîner au combat en milieu désertique.
En septembre 2022, les soldats algériens ont participé aux manœuvres Vostok-2022, dans l’Extrême-Orient russe, aux côtés de militaires venus, entre autres, de Chine, d’Inde et de Syrie.
Cette année, Chougaev Dimitri Evguenievitch, directeur du service fédéral de la coopération militaire et technique de Russie, a visité à deux reprises l’Algérie pour évoquer « la consolidation du partenariat militaire et stratégique » entre les deux pays.
Au-delà du fait qu’elles se déroulent près de la frontière marocaine, ces manœuvres montrent aussi que l’Algérie suit la dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel.
Des représentants de pays sahéliens ont d’ailleurs été invités pour la première fois à les observer, explique notamment le journaliste Akram Kharief, animateur du site Menadefense et spécialiste de l’armée algérienne, interrogé par RFI.
Ça démontre qu'il y a une nouvelle approche entre les deux armées, où il y a beaucoup plus d'échanges d'expérience, beaucoup plus de coopération, mais sans que ce soit de l'ordre du stratégique ; on reste toujours dans le tactique, que ce soit du côté algérien ou du côté russe.