Rabat cherche à développer une industrie militaire locale, notamment avec la fabrication de drones de renseignement et de combat.
Le gouvernement marocain veut développer « certains secteurs de l’industrie militaire, notamment ceux des armes et des munitions, ainsi que la fabrication de drones capables de mener des opérations de renseignement, de surveillance et des attaques armées, en plus de la maintenance des avions militaires », a indiqué le ministre marocain chargé de l’administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudyi, cité samedi dans un compte-rendu d’une réunion parlementaire autour du projet de budget alloué à la défense pour 2023.
M. Loudyi, qui n’a pas donné plus d’informations sur la nature de ces opérations, a affirmé qu’un projet de construction d’une usine de maintenance d’avions militaires a été confié à une entreprise internationale spécialisée dans la région de Benslimane (nord de Casablanca).
« Renforcer l’indépendance » du Maroc
Le ministre a par ailleurs souligné que le gouvernement a déjà adopté une loi ouvrant la voie à l’octroi de licences pour le développement d’industries militaires « pour renforcer l’indépendance » du royaume dans ce domaine.
Des médias marocains et israéliens ont fait état en novembre 2021 d’un contrat de 22 millions de dollars – non confirmé officiellement – entre Rabat et Israel Aerospace Industries (IAI), le premier groupe aéronautique public israélien, pour la livraison de « drones kamikazes ».
Israël et le Maroc ont normalisé leurs relations en décembre 2020 dans le cadre d’un processus de normalisation entre l’État hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par l’ex-administration américaine de Donald Trump.
Tensions avec l’Algérie
La normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël – en contrepartie d’une reconnaissance américaine de la « souveraineté » marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental – a encore avivé les tensions avec l’Algérie, fervent soutien de la cause palestinienne.
Rabat utilise déjà des avions sans pilote à des fins de renseignement et de surveillance de ses frontières, selon des experts militaires marocains.
En avril dernier, un des chefs des indépendantistes sahraouis du Front Polisario aurait été tué à la suite d’une frappe de drone marocaine, selon certaines informations non confirmées officiellement.