Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme Volker Türk a dénoncé lundi la hausse des victimes civiles des violences en Somalie, résultant notamment des activités du groupe jihadiste des shebab. Au moins 613 civils ont été tués et 948 blessés jusqu’à présent en 2022, selon les derniers chiffres de l’ONU, soit le bilan le plus élevé depuis 2017 et une hausse de plus de 30% rapport à 2021.
Selon l’ONU, la plupart des victimes – 315 tués et 686 blessés – ont été causées par des engins explosifs improvisés, dont au moins 94% ont été attribués au mouvement des shebab, lié à Al-Qaïda.
Coup d’arrêt
Les autres victimes ont été attribuées aux forces de sécurité de l’État, aux milices claniques et à d’autres acteurs non identifiés. « Cette année a marqué un coup d’arrêt brutal à une baisse générale des décès et des blessures documentés depuis 2017 », a déclaré Volker Türk, qui a officiellement pris ses fonctions de haut-commissaire aux droits de l’homme le 17 octobre.
« Je suis profondément préoccupé par le fait que davantage de Somaliens continuent de perdre la vie au quotidien », a-t-il ajouté dans un communiqué.
« Toutes les parties au conflit doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et veiller à ce que les civils soient protégés. Cela inclut également les éléments armés engagés aux côtés du gouvernement dans le conflit contre les shebab, ainsi que les forces internationales », a-t-il ajouté.
L’épine shebab
Le 29 octobre, un double attentat à la voiture piégée a fait au moins 116 morts et plus de 300 blessés à Mogadiscio, selon les autorités somaliennes. L’attaque, revendiquée par les shebab, était la plus meurtrière depuis cinq ans.
Le groupe jihadiste des shebab combat depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Il a été chassé des principales villes – dont Mogadiscio en 2011 – mais reste solidement implanté dans de vastes zones rurales, notamment dans le sud du pays.