Ils ont permis à Mamadi Doumbouya de renverser Alpha Condé et, aujourd’hui encore, le président n’a confiance qu’en eux. Surentraînés et suréquipés, les hommes du Groupement des forces spéciales (GFS) sont au cœur du pouvoir.
La modification est légère, mais mérite d’être remarquée. À l’écusson « CNRD », qu’il arborait fièrement sur le torse depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, Mamadi Doumbouya préfère désormais celui de « Parrain ». Une référence hollywoodienne pour un surnom acquis au sein du Groupement des forces spéciales (GFS), dont le commandement lui a été confié en 2018 et que, de fait, il dirige encore.
Plusieurs mois après sa chute, s’épanchant auprès de l’un de ses visiteurs, l’ancien président Alpha Condé niera, depuis son exil turc, avoir été à l’origine de cette promotion (« Le CV de Doumbouya ne m’a jamais été soumis ! »). Mais l’idée de créer les Forces spéciales, c’est bien lui et ses proches qui l’avaient eue. Elle avait germé en mars 2016, alors que la Côte d’Ivoire venait de vivre son premier attentat de grande ampleur dans la ville côtière de Grand-Bassam. « Après cela, nous nous sommes demandé qui nous appellerions si le même type d’événement se produisait en Guinée, se souvient un proche d’Alpha Condé. Nous n’avions aucun service compétent. Finalement, c’est le ministère de la Défense qui s’est chargé de la création de cette unité. »