Les deux hommes sont toujours officiellement alliés. Cela fait pourtant bien longtemps que leur union a volé en éclats. Chacun fourbit ses armes pour l’élection de 2023, lors de laquelle ils pourraient se retrouver face à face.
LE MATCH DE LA SEMAINE – À l’Assemblée nationale, c’est la cacophonie des grands jours ce mercredi 19 octobre. Certains députés exultent bruyamment, d’autres se ruent sur Chérubin Okende Senga. Le soulagement se lit sur le visage du ministre congolais des Transports, des Voies de communication et du Désenclavement, qui lève les bras en signe de victoire. Il vient de sauver sa place au gouvernement.
Durant quelques jours, le Palais du peuple a été le théâtre d’une initiative qui, à première vue, est pour le moins étonnante. Les députés de la majorité ont tenté de faire tomber l’un des ministres issus de leurs propres rangs. Dans la motion de défiance introduite contre Chérubin Okende Senga, ils dénoncent son « amateurisme » ou encore son « ingérence dans la gestion des entreprises publiques ». Un procès en compétence « mal ciblé », selon Delly Sessanga, monté à la tribune pour s’opposer à la déchéance du ministre. Il cache en tout cas une bataille bien plus politique que technique.
Choisir son camp
Parmi les sept ministres envoyés au gouvernement par Ensemble pour le changement (la coalition menée par Moïse Katumbi), Chérubin Okende Senga est l’un des deux derniers à être encore fidèles à l’ancien gouverneur du Katanga. « On ne peut pas acheter tout le monde », lâche l’un des bras droits de Katumbi. Dans les rangs de l’exécutif comme dans ceux de l’Assemblée – où certains députés d’Ensemble avaient initié la motion de défiance –, cela fait de longs mois que chacun est sommé de choisir son camp. Félix Tshisekedi ou Moïse Katumbi : il faut désormais trancher. Si, sur le papier, les deux hommes sont encore alliés, cela fait bien longtemps qu’ils sont en réalité séparés. Jusqu’à devenir peu à peu de véritables rivaux.