Cette campagne d’enrôlement, qui aura lieu du 25 octobre au 5 décembre, concerne uniquement les hommes nés entre 1992 et 1998.
Le Burkina Faso a lancé une campagne de recrutement exceptionnel de 3 000 militaires pour renforcer les rangs de son armée dans la lutte contre les djihadistes qui ensanglantent ce pays depuis sept ans, selon un communiqué du ministère de la défense transmis mercredi 19 octobre à l’Agence France-Presse (AFP). Cette campagne survient près de deux semaines après un coup d’Etat mené le 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré, dont l’objectif affiché est de renforcer la lutte antidjihadiste.
« Les populations des villes et villages sont informées qu’un recrutement exceptionnel de 3 000 militaires du rang au profit des forces armées nationales se déroulera sur toute l’étendue du territoire national », dit le texte. Ce recrutement, qui aura lieu du 25 octobre au 5 décembre, concerne uniquement les « jeunes garçons » nés entre le 1er janvier 1992 et le 31 décembre 1998, est-il précisé. C’est la deuxième fois cette année que l’armée burkinabée – qui compte environ 30 000 hommes – organise un tel recrutement. En avril, 3 000 militaires, dont l’âge n’excédait pas 26 ans, avaient déjà été recrutés.
Depuis 2015, les forces armées burkinabées sont régulièrement endeuillées par des attaques djihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières. Samedi, au moins trois soldats et huit supplétifs civils de l’armée ont été tués lors d’une attaque de djihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso. Le 26 septembre, 37 personnes, dont 27 militaires, ont été tuées à Gaskindé lors d’une embuscade contre un convoi de ravitaillement, qui tentait de rejoindre Djibo, ville sous blocus djihadiste dans le nord du pays, selon l’état-major.
Plus de 40 % du territoire échappe au contrôle de l’Etat
Manquant de moyens, l’armée burkinabée peine à enrayer ces attaques, attribuées à des mouvements djihadistes affiliés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique, et qui, d’abord concentrées dans le Nord, touchent désormais plusieurs autres régions du pays, dont celles de l’Est et du Nord-Ouest.
Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’être incapable d’enrayer les attaques. Mais celles-ci n’ont pas cessé et, face à la dégradation constante de la situation, un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, qui a porté Ibrahim Traoré au pouvoir afin de « recentrer la transition sur les urgences sécuritaires », selon la junte.
Depuis 2015, ces attaques ont fait des milliers de morts et contraint quelque 2 millions de personnes à fuir leur foyer. Plus de 40 % du territoire échappe au contrôle de l’Etat, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger.