Le bras de fer se poursuit entre Conakry et la Cedeao, qui a décidé, le 22 septembre, d’imposer des sanctions à la Guinée. Le président de la transition évolue sur une ligne de crête, il le sait, mais reste pour l’instant campé sur ses positions. À quel prix ?
Pour la deuxième fois, Mamadi Doumbouya a présidé la fête d’indépendance, le 2 octobre. Si tout se passe conformément au calendrier annoncé par le Conseil national de transition (CNT), il en aura encore deux autres à célébrer en tant que chef de l’État. Il s’est toutefois senti un peu obligé de répéter qu’il n’entendait pas jouer les prolongations. « Les forces de défense et de sécurité et les membres du gouvernement n’ont aucune intention de confisquer le pouvoir », a assuré le militaire, qui a toujours dit à ses interlocuteurs qu’il n’était pas là « pour blaguer avec le pouvoir ».
Mamadi Doumbouya sait qu’à Conakry – et ailleurs – certains commencent franchement à en douter. Le « bénéfice du doute » qui lui avait été accordé à sa prise de pouvoir lui a été retiré depuis longtemps et, dans la sous-région, la patience de ses pairs semble avoir atteint ses limites. Réunie à huis clos en marge de l’assemblée des Nations unies le 22 septembre, la Cedeao a d’ailleurs décidé d’imposer à la Guinée un régime de sanctions graduelles : rappel des ambassadeurs accrédités à Conakry, suspension de « toute assistance en transaction financière » et sanctions individuelles ciblées.