RDC : le chef de l’Onu admet l’incapacité de la Monusco à vaincre la rébellion du M23

RDC : le chef de l’Onu admet l’incapacité de la Monusco à vaincre la rébellion du M23

Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a admis l’impuissance des Casques bleus de la force onusienne en République démocratique du Congo, la Monusco, pour combattre la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23), active au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, et soutenue, selon Kinshasa, par le Rwanda.

“On (l’Onu et la communauté internationale) est dans une situation extrêmement difficile. Voyez le M23. Le M23 a été la raison de ces dernières manifestations (de la population congolaise dans l’est de la RDC pour réclamer le départ de la Monusco, accusée d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés, NDLR.), mais aussi le fait que les Nations unies ne sont pas capables de battre le M23”, a-t-il affirmé dans une interview diffusée dimanche par la chaîne de télévision France24 et Radio France Internationale (RFI).

Le M23 est aujourd'hui une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco

“La vérité, c’est que le M23 est aujourd’hui une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco”, a ajouté Antonio Guterres peu avant l’ouverture de la 77e session de l’Assemblée générale de l’Onu à New York.

Ces équipements “viennent de quelque part. Ils ne sont pas nés dans la forêt”, a poursuivi le secrétaire général sans répondre à la question du journaliste qui lui demandait si ce matériel venait du Rwanda.

Le Mouvement du 23 Mars est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue militairement en 2013 par les Forces armées de la RDC (FARDC) avec le soutien des Casques bleus de la Monusco. Elle a repris les armes en fin d’année dernière pour demander l’application d’un accord signé avec Kinshasa.

Depuis fin mars, la fréquence et l’intensité des combats ont augmenté drastiquement et le M23 s’est emparé de pans du territoire de Rutshuru, jusqu’à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Les rebelles occupent plusieurs localités, dont la stratégique cité de Bunagana, carrefour commercial à la frontière ougandaise.