Désigné secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, le député-maire de Koumassi est un fidèle du chef de l’État, et compte parmi les membres les plus « politiques » de l’entourage présidentiel.
- Successeur de Bictogo
Après le décès d’Amadou Soumahoro au mois de mai dernier, la désignation d’Adama Bictogo pour le remplacer au perchoir a de facto laissé une place vacante au secrétariat exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Pour occuper cette fonction-clé, la nomination de plusieurs personnalités a été envisagée par le président ivoirien Alassane Ouattara et a été discutée avec certains caciques du parti, dont Kandia Camara, ministre des Affaires étrangères et vice-présidente du parti, et Adama Bictogo.
Mamadou Touré, ministre de la Jeunesse et actuel porte-parole adjoint du parti, figurait en bonne place. Cela aurait permis de symboliser le rajeunissement du parti, mais le chef de l’État ne souhaitait pas qu’un membre du gouvernement occupe ce poste. Le ministre-conseiller auprès du président, Ibrahim Cissé Bacongo, qui avait fait savoir son intérêt pour le poste, lui a donc été préféré. Il a été désigné secrétaire exécutif, le 12 août.
- Modéré
En choisissant Bacongo comme secrétaire exécutif, Ouattara s’assure d’avoir l’un de ses proches les plus politiques à la tête d’un organe stratégique du parti. La nomination de celui-ci en tant que conseiller spécial du président, chargé des affaires politiques avec rang de ministre, à la fin de juillet 2021, n’avait rien d’anodine : elle est en effet intervenue un peu plus d’un mois après le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, le 17 juin de la même année, et avant que le dialogue politique ne s’ouvre, au mois de décembre suivant. Or, Ibrahim Cissé Bacongo est jugé plus modéré que d’autres caciques du RHDP, et donc plus à même de discuter avec l’opposition.