Zimbabwe : armée, affaires, politique… Les alliés du vice-président Constantino Chiwenga

Ancien partisan de Robert Mugabe, le numéro deux de l’État a désormais ses propres ambitions présidentielles. Qui sont ses principaux soutiens ? JA vous dévoile le nom des membres de son premier cercle, de ses relations militaires à ses associés politiques en passant par ses partenaires commerciaux.

Comptant parmi les principaux dirigeants de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), Constantino Chiwenga est susceptible de défier Emmerson Mnangagwa lors du congrès du parti au pouvoir prévu en octobre prochain.

Successeur probable du président avant ou après les élections générales de 2023, il était l’une des figures clés de l’armée lors du coup d’État militaire qui a chassé Robert Mugabe en 2017. Ses réseaux parmi les militaires, mais aussi au sein du parti et du gouvernement lui ont permis de créer un mouvement visant à pousser le chef de l’État vers la sortie.

Son influence dans les sphères politiques du Zanu-PF remonte à la période coloniale, mais elle a été affaiblie lorsqu’il a été enrôlé dans l’armée formée juste après l’indépendance. Chiwenga a commandé la première brigade à Bulawayo, deuxième ville du Zimbabwe, en 1981, et est accusé d’avoir participé à un génocide : les massacres de Gukurahundi, lors desquels quelque 20 000 Ndébélés des provinces du Matabeleland et des Midlands ont été tués par une cinquième brigade entraînée par la Corée du Nord. À ce jour, Chiwenga et ses associés n’ont toujours pas présenté d’excuses officielles.

Homme de confiance de Mugabe, Chiwenga est devenu commandant des forces de défense du Zimbabwe en 2004, alors qu’il dirigeait l’armée nationale depuis 1994. Les militaires soutenaient la faction « Lacoste » du parti au pouvoir, dirigée par celui qui n’était alors que vice-président, Emmerson Mnangagwa. En novembre 2017, Chiwenga a mené avec succès un putsch qui a renversé Mugabe et porté le président actuel au pouvoir. Il a quitté l’armée pour devenir vice-président fin 2018.

Cependant, sa relation avec Mnangagwa s’est tendue lorsque ce dernier a commencé à se montrer enclin à garder la magistrature suprême au-delà de 2023. Selon nos informations, un accord avait été passé avant le coup d’État, selon lequel Mnangagwa dirigerait le pays pour un mandat, puis se retirerait pour laisser la place à Chiwenga.

Aussi, bien que celui-ci soutienne le président en public, il existe désormais deux factions au sein de la Zanu-PF : l’une dirigée par le chef de l’État, l’autre par son adjoint.