Libye : Abdoulaye Bathily nommé émissaire de l’ONU

Libye : Abdoulaye Bathily nommé émissaire de l’ONU

Annoncée dès le 15 août, la nomination du diplomate sénégalais au poste de représentant spécial des Nations unies avait d’abord été refusée par Tripoli. Elle a finalement été entérinée le 2 septembre.

Après des mois de vacance du poste, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a nommé le diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily émissaire de l’ONU en Libye, où deux gouvernements se disputent le pouvoir, ont annoncé les services de l’organisation le 2 septembre. L’ancien ministre sénégalais a précédemment été représentant de l’ONU en Afrique centrale, conseiller spécial du secrétaire général pour Madagascar ou encore représentant spécial adjoint pour la mission de l’ONU au Mali. Proposé dès le 15 août, comme l’avait révélé Jeune Afrique, le Sénégalais avait vu sa nomination rejetée par la Libye dans un premier temps.

Son prédécesseur, le Slovaque Jan Kubis, avait abruptement démissionné en novembre dernier. Depuis, le poste était vacant, le Conseil de sécurité, dont l’aval est nécessaire, ayant rejeté plusieurs propositions du secrétaire général António Guterres. Il y a quelques jours, des sources diplomatiques avaient indiqué que les membres du Conseil étaient désormais d’accord sur le nom d’Abdoulaye Bathily.

Deux gouvernements

Le gouvernement libyen avait en revanche indiqué ses « réserves ». La nomination d’un nouvel émissaire était particulièrement attendue alors que l’ONU est en première ligne pour organiser une médiation entre les deux parties rivales qui briguent Tripoli, pour parvenir à un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections, et que de nouvelles violences secouent la capitale.

En raison de la vacance du poste de représentant spécial en Libye, depuis l’automne, la mission politique de l’ONU (Manul) n’est renouvelée que pour des périodes de quelques mois, la Russie réclamant un nouvel émissaire avant un renouvellement plus long. Le dernier renouvellement a eu lieu en juillet pour trois mois, jusqu’au 31 octobre.

Deux gouvernements se disputent le pouvoir dans le pays pétrolier, plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011: l’un est basé à Tripoli (ouest) et est dirigé par Abdulhamid Dabaiba depuis début 2021, et l’autre est conduit depuis mars par Fathi Bachagha, soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.