L’Algérie et le Maroc à couteaux tirés sur de nombreux sujets

L’Algérie et le Maroc à couteaux tirés sur de nombreux sujets

L’Algérie hausse le ton contre son voisin de l’Ouest. Alger accuse Rabat d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays et causé la mort de plus de 90 personnes. Une accusation qui est de nature à amplifier les tensions entre deux pays aux relations compliquées depuis plusieurs décennies. Suite à ces accusations, Alger a annoncé ce mercredi 18 août la réévaluation de ses relations avec Rabat. L’Algérie dénonce des actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc. Retour sur les contentieux qui s’accumulent.

Les dernières accusations d’Alger envers Rabat ne font que clore une série de nouveaux incidents fâcheux entre les deux pays depuis 2020.

La normalisation d’Israël avec le Maroc

La semaine dernière, Yaïr Lapid, le ministre israélien des Affaires étrangères en déplacement à Rabat, avait déclaré que son homologue marocain et lui-même « avaient exprimé leurs inquiétudes du rôle joué par l’Algérie dans la région et de son rapprochement avec l’Iran ». Des propos qui ont suscité la colère de la diplomatie algérienne.

Pour Alger, ces déclarations surviennent sous l’impulsion de Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, qui entraîne l’État hébreu dans « une aventure dangereuse ». Alger refuse la normalisation des relations avec Israël et mène la fronde contre le retour de ce pays en tant qu’observateur à l’Union africaine.
Rabat demande l’indépendance de la Kabylie

En juillet dernier, lors d’une réunion des pays non alignés, les propos d’Omar Hilal, représentant du Maroc à l’ONU, ont fâché l’Algérie au point de lui faire rappeler son ambassadeur à Rabat. Omar Hilal avait estimé que « le peuple kabyle en Algérie mérite plus que tout autre de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination. »

Une déclaration qui n’a pas été du tout du goût du pouvoir algérien mais qui exprimait de la part de Rabat une volonté de protester contre le positionnement d’Alger vis-à-vis du Sahara occidental. L’Algérie plaide pour l’autonomie de cette région.

L’épisode Pegasus

Le mois précédent, l’affaire Pegasus éclate. L’Algérie se dit « profondément préoccupée » à la suite de révélations selon lesquelles le Maroc a eu recours au logiciel israélien pour espionner des responsables et des citoyens algériens. Plus de 6 000 numéros de téléphones ont été sélectionnés comme cible par le Maroc.

En décembre dernier, l’Algérie a dénoncé des « manœuvres étrangères » visant à la déstabiliser. Elle a pointé de doigt Israël après la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation de Rabat avec l’État hébreu.

En novembre 2020, le Polisario, soutenu et financé par Alger, a annoncé d’un seul côté rompre l’accord de cessez-le-feu de 1991 avec Rabat et reprendre les armes. Alger soutient le Polisario et l’indépendance du Sahara alors que le Maroc la considère comme un territoire marocain. Le Polisario est soutenu et financé par Alger depuis les années 70.