Ce week-end, des soldats rwandais à la poursuite de rebelles rwandais se sont heurtés aux soldats burundais, provoquant une brusque montée des tensions à la frontière ouest du Burundi et du Rwanda. Les deux parties sont néanmoins parvenues à calmer très vite la situation.
Tout a commencé il y a une semaine. Des rebelles rwandais (des combattants des FDLR et du FLN basés dans la forêt de la Kibira, selon nos sources) lancent une attaque dans le sud-ouest du Rwanda, à partir de la commune de Mabayi, dans la province de Cibitoke, dans le nord-ouest burundais.
« De telles attaques sont assez fréquentes, soit ils tirent du sol burundais ou font de petites incursions à l’intérieur de nos terres », explique une source sécuritaire rwandaise.
Cette fois, l’armée rwandaise se lance à leurs trousses, ses soldats occupent la colline de Twinyoni en terre burundaise, une position stratégique qui surplombe toute la zone, selon nos sources.
Une patrouille militaire de la Force de défense burundaise tombe sur eux le lendemain, un dimanche. Au moins quatre soldats dont un officier du grade de major sont blessés côté burundais.
« Inadmissible » pour Gitega, qui commence à envoyer de très nombreux renforts sur zone. « La tension était à son comble, cela a failli dégénérer », reconnaît un haut gradé burundais, mais la sagesse va prévaloir.
Les chefs des renseignements militaires burundais, le colonel Ernest Musaba et le général rwandais Vincent Nyakarundi se sont déjà rencontrés à deux reprises pour tenter de mettre fin à l’insécurité qui prévaut à la frontière commune, en août 2020 au Rwanda et dans la province de Cibitoke au Burundi, il y a à peine trois semaines.
Ils se parlent de nouveau ce dimanche et une solution est trouvée : les soldats rwandais se replient tout de suite chez eux, alors que l’armée burundaise se lance à la poursuite des rebelles rwandais. Bilan de ces opérations : quelques rebelles tués et une vingtaine capturés.